Dimanche 6 juillet 2025, Laurent Lokoli a perdu sur le court face à Antoine Escoffier en finale de l’Open d’Ajaccio. Après avoir fondu en larmes, il a annoncé sa retraite prochaine à 36 ans. Dans une publication Instagram, postée le jour même, il était revenu sur son parcours, lui qui restera toujours "un enfant de Moriani qui a voulu rêver grand étant petit…"
Celui qui mettra définitivement un terme à sa carrière à l’issue de Roland-Garros 2026 a tenu à remercier ses entraîneurs, mais pas seulement.
Touchant, il a évoqué sa famille, qui a toujours été présente à ses côtés dans ce rêve fou qu’il avait de devenir joueur professionnel de tennis. "Merci à ma famille qui a toujours été là pour moi, à mes amis aussi qui m’ont soutenu tout au long de ma carrière avec ses hauts et ses bas… Merci à ma fiancée qui m’aide chaque jour à être un homme meilleur au quotidien et qui me soutient dans mon parcours professionnel. Enfin, merci à ma grande sœur qui n’est plus ici mais qui n’a jamais cessé de m’accompagner".
Mais qu’est-ce qui a poussé ce célèbre joueur de tennis corse à arrêter sa carrière professionnelle dans ce milieu dans lequel il baigne depuis son enfance ?
Dans son édition du 11 juillet 2025, Corse Matin a pu recueillir les propos de Laurent Lokoli. Ce dernier a alors confié avoir pris la décision d’arrêter sa carrière il y a plus d’un an déjà. "Je sens que mon corps a plus de mal à aller à l’entraînement, à encaisser tous ces voyages, ces changements d’horaires. Il m’est arrivé souvent d’arriver sur des tournois en étant fatigué. Mon corps a dit stop tout simplement", a-t-il dit en toute sincérité.
Laurent Lokoli a également évoqué ses finances et la difficulté qu’il y a à trouver des sponsors. "C’est très compliqué de vivre du tennis car les frais sont très élevés alors que la pression des résultats est constante. Il faut savoir qu’une année tennistique coûte environ 50 000 €. Mais si vous voulez un kiné, c’est 10 000 € de plus par exemple".
Ne pouvant se permettre de voyager avec toute une équipe, Laurent Lokoli a souvent senti le poids de la solitude qui est le prix à payer pour poursuivre son rêve d’enfant. "Je repense à mes anniversaires où j’étais seul en Biélorussie ou aux États-Unis. J’avais une vraie vie de baroudeur. Je suis passé à côté de beaucoup de moments de vie. Les réveillons de Noël ou les vacances d’été, je ne savais pas ce que c’était. C’est le mauvais côté du tennis. Soit on est dans les 100 meilleurs joueurs du monde, on crève l’écran et on gagne très bien sa vie, soit c’est difficile".
Malgré tout, celui qui a su atteindre la 167e place mondiale au pic de sa carrière en 2023 affirme ne rien regretter et être en paix avec son parcours. Cependant, il se dit "très heureux" de "redécouvrir une autre vie". Il n’oubliera jamais les moments les plus mémorables de sa carrière, comme sa participation à Wimbledon en 2023 et celle à Roland-Garros en 2024. Il donne d’ailleurs rendez-vous à ses admirateurs à l’édition 2026 de ce célèbre tournoi, en espérant pouvoir y participer et ainsi terminer sur une belle note.
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