C’est une affaire qui continue de faire couler beaucoup d’encre et dans laquelle, le Premier ministre François Bayrou est impliqué depuis le début. Installé à Lestelle-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), l’institution Notre-Dame de Bétharram est un collège-lycée catholique qui s’est retrouvé au cœur d’un scandale autour d’abus sexuels et violences dénoncés par d’anciens élèves. Ministre de l’Éducation à l’époque où les faits remontent, l’homme politique de 73 ans a scolarisé plusieurs de ses enfants dans cet institut, à commencer par sa fille, Hélène Perlant.
Une fille qui a décidé de parler, dans une interview accordée à Paris Match, ce mardi 22 avril. Alors que François Bayrou fait l’objet d’une plainte pour non-dénonciation de crime et délit de la part d’un ancien élève de Bétharram, Hélène Perlant dévoile être restée silencieuse pendant plus de trois décennies sur la violente agression subie lors d’un camp d’été en 1983. “Je suis restée trente ans dans le silence. Pas une allusion, à personne. Mon père, j’ai peut-être voulu le protéger, inconsciemment, je pense, des coups politiques qu’il se prenait localement”, confie celle qui a décidé de briser le silence après 30 ans et révèle pourquoi elle a changé de nom de famille, avant d’en dire plus sur l’agression qu’elle dit avoir subi de la part du père Lartiguet : “Un soir, alors qu’on déballe nos sacs de couchage, Lartiguet me saisit tout d’un coup par les cheveux, il me traîne au sol sur plusieurs mètres et me roue de coups de poing, de coups de pied sur tout le corps, surtout dans le ventre.”
Des propos terribles et qui ont forcément touché le Premier ministre d’Emmanuel Macron. Interrogé ce mercredi 23 avril sur les confessions de sa fille, l’homme politique ne s’est pas défilé, exprimant sa douleur face à de tels mots. “En tant que père de famille, ça me poignarde le cœur, même si c’est une affaire très ancienne”, exprime le père de six enfants, assurant au passage qu’Hélène Perlant ne lui a “jamais parlé” de cette histoire avant.
“Elle n'est pas le centre de l'affaire comme l'association (de victimes) l'a indiqué. Le centre de l'affaire, ce sont les victimes, celles dont la vie a été gâchée pendant des décennies. C'est celles-là dont je ne veux pas lâcher la main”, a tenu à ajouter François Bayrou lors de ce point presse, organisé en marge d'un déplacement à Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire.
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