Quand il ne défend pas le pouvoir d’achat des Français, Michel-Édouard Leclerc devient un tout autre personnage : un collectionneur passionné, dont les trésors font le tour du monde. L’héritier du fondateur des centres Leclerc possède aujourd’hui une remarquable collection de planches originales de bande dessinée, estimée entre 6 000 et 8 000 pièces. Un ensemble unique qu’il prête régulièrement à des institutions culturelles. Nos confrères de Ouest-France rappellent que l’entrepreneur, originaire de Landerneau (Finistère), a même créé en 2012 son propre lieu d’exposition : le Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture (FHEL), en hommage à ses parents.
Cette passion, celui qui prépare déjà ses enfants à la relève la cultive depuis l’enfance. Nourri par Spirou, Tintin ou encore les comics américains, il s’est rapproché très tôt des créateurs du 9ᵉ art. À force d’échanges avec les auteurs, il a compris que nombre d’entre eux peinaient à vivre de leur travail et il a commencé à acquérir des planches qu’il jugeait essentielles. Une volonté clairement affirmée auprès de France 3 : préserver une mémoire graphique fragile et montrer au public le processus de création derrière leurs héros favoris.
Dès le mois de novembre 2025, près de 400 œuvres issues de son patrimoine privé seront exposées au musée de Grenoble dans Épopées graphiques : bande dessinée, comics, manga. Parmi elles : des pièces majeures d’Enki Bilal, d’Osamu Tezuka, ou encore de Jean-Pierre Gibrat. Cette exposition, pensée comme un parcours pédagogique, met en lumière les liens entre BD, cinéma, jeux vidéo et culture populaire mondiale. Elle est programmée jusqu’au 19 avril 2026 et pourrait voyager ensuite jusqu’en Asie ou en Amérique latine.
Si Michel-Édouard Leclerc n’est pas à la tête des magasins portant son nom, il jouit d’une solide fortune. Comme le révélait récemment un article du Monde, lui et ses deux sœurs ont vendu le nom "Leclerc" au début des années 2000 pour 120 millions d’euros, afin de protéger la marque si elle devait un jour être dirigée en dehors du cercle familial.
Défenseur de la BD et collectionneur (jusqu’à se comparer à un "Corto Maltese" moderne, selon Ouest-France), Michel-Édouard Leclerc poursuit son aventure culturelle avec la même énergie que ses engagements économiques. Et ses planches, elles, continuent leur propre odyssée à travers les musées.
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