Présente à la Mostra de Venise pour accompagner À pied d’œuvre, le nouveau film de Valérie Donzelli, Virginie Ledoyen a profité de l’événement pour s’exprimer au micro du Parisien, présent au festival. L’actrice, longtemps restée silencieuse au sujet des accusations visant le réalisateur Benoît Jacquot, avec qui elle a souvent travaillé, a justifié son absence de réaction.
En 2024, Judith Godrèche et Isild Le Besco avaient publiquement accusé le cinéaste de violences sexuelles, des plaintes pour viol sur mineur ayant été déposées. Ces révélations avaient provoqué une onde de choc dans le cinéma français et conduit à la mise en examen de Jacquot en juillet 2024. Plusieurs artistes, à l’instar de Guillaume Canet, s’étaient alors désolidarisés du réalisateur. Mais Virginie Ledoyen, qui a collaboré avec lui à plusieurs reprises depuis La Fille seule en 1995, n’avait pas pris la parole.
"Je ne suis pas maso : s’il y avait eu des drames, je n’aurais pas retravaillé avec lui, avec qui je n’ai eu aucun problème"
Interrogée sur cette absence de réaction, la comédienne de 48 ans a expliqué qu’elle ne se reconnaissait pas dans le vécu de ses consœurs : "Je n’ai pas du tout vécu la même histoire qu’elles. Je ne me suis pas exprimée également pour elles qui ont vécu des choses, de toute évidence, ultra-douloureuses".
Soucieuse de clarifier sa position, elle a tenu à préciser qu’elle ne se plaçait pas en défenseure du réalisateur : "Je ne suis pas non plus l’avocate de Benoît Jacquot. C’est un réalisateur avec qui j’ai fait plusieurs longs-métrages, j’ai tourné à nouveau avec lui plus tard après ma première expérience". Et de conclure sans ambiguïté : "Je ne suis pas maso : s’il y avait eu des drames, je n’aurais pas retravaillé avec lui, avec qui je n’ai eu aucun problème". Un témoignage qui contraste fortement avec celui de Judith Godrèche, laquelle, au moment de la mise en examen, avait écrit : "Rien ne s’efface. Rien n’est réparé. Que la loi s’empare de celui qui faisait sa loi sur nous."
Si la parole des victimes a permis de briser un tabou dans le cinéma français, la maman de Lila, qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau, rappelle de son côté que chaque expérience est singulière. Et que, dans son cas, sa collaboration avec Jacquot ne s’est jamais apparentée à une relation toxique.
Benoît Jacquot reste présumé innocent jusqu'à la clôture définitive de l'affaire.
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