Sous les jupes des filles : l'histoire de onze personnages féminins dans tous leurs états, qui se dévoilent sans tabous ni préjugés mais avec humour et tendresse, devant la caméra d'une autre femme, Audrey Dana. À l'occasion de la sortie de ce film choral, la réalisatrice et actrice raconte la genèse de ce projet pas comme les autres.
L'origine du film
Un coup de gueule. "Au Festival de l'Alpe d'Huez, je venais de me taper deux comédies de mecs d'affilée, je parlais avec Gilles Lellouche et je lui disais, un peu remontée : 'À quand une comédie française avec des femmes qui parlent de cul et qui sont drôles ? C'est quoi, ces comédies sexistes où les filles sont soit des bonnes copines, soit des connasses ou des putes ?' Et lui, bourré : 'Mais arrête de te plaindre, fais-le, ton film !'" (Biba). Au départ, Audrey Dana souhaitait se contenter d'écrire le scénario mais les producteurs l'ont convaincue de passer derrière la caméra.
Le cachet
Les actrices "ont toutes accepté un petit cachet, le même pour tout le monde, sans distinction", apprend-on dans Biba toujours. Toutes payées le même prix, Isabelle Adjani, Laetitia Casta, Vanessa Paradis, Alice Belaïdi, Julie Ferrier, Audrey Fleurot, Marina Hands, Géraldine Nakache, Alice Taglioni, Sylvie Testud et Audrey Dana ont vu naître entre elles une belle solidarité : "Marina Hands et Géraldine Nakache, par exemple, ou Vanessa Paradis et Alice Belaïdi. J'ai vraiment la sensation d'avoir créé une bande de filles" (Grazia).
L'écriture
On sait qu'elle a écouté l'album d'Imany, The Shape of a Broken Heart, pendant l'écriture du scénario. D'ailleurs, c'est cette artiste qui a signé la bande originale du film. "Pendant deux mois, j'ai rencontré 25 actrices et une soixantaine de femmes qui ont marqué notre époque comme Chantal Thomass ou Delphine de Vigan, mais aussi des grands reporters, des esthéticiennes, des lesbiennes, des transsexuelles. C'est l'un des meilleurs moments de ma vie" (Biba).
Ce qu'elle ne voulait pas
"Pas de scènes de nu, de situations salaces, glauques, voyeuristes. J'ai voulu montrer les femmes comme on ne les a jamais vues au cinéma" (Elle). Le film n'est pas féministe, Audrey Dana tient à le préciser, mais son envie est de "désacraliser la femme en général" (Grazia).
Les personnages masculins
"J'ai veillé à soigner mes personnages masculins pour éviter la caricature et les procès d'intention" (Biba).
La scène d'ouverture : une femme qui a ses règles...
"Ah ces images, je sais qu'on va me les reprocher. Je les assume : elle parle de nous. (...) Je tenais fermement à cette scène, mais comme c'est assez rock'n'roll, je n'ai imposé à aucune des actrices de s'y coller" (Elle). "Finalement, la moins gâtée, c'est moi. Je suis dégueulasse dans ma première scène à l'écran, mais mon personnage à ses règles, et quand on a ses règles, ce n'est pas glam" (Grazia).
Les hommes aimeront-ils Sous les jupes des filles ?
"Ils le devraient, c'est plein d'enseignements pour eux !" (Elle).
Sous les jupes des filles, en salles le 4 juin