





Deux ans et demi que Nicolas Bedos n'était plus apparu à la télévision. Condamné en octobre dernier à un an de prison dont six mois ferme avec port de bracelet électronique pour deux faits d'agressions sexuelles comme l'a rappelé hier soir Léa Salamé dans Quelle époque ! sur France 2, le cinéaste de 46 ans publie le 7 mai prochain La soif de honte aux éditions L'Observatoire. C'est dans le cadre de cette actualité que le fils de Guy Bedos était l'invité de Léa Salamé hier...
Pour cette venue, la journaliste de France 2 et France Inter a beaucoup hésité et ne l'a pas caché à son invité. "Je vous avoue qu'on a hésité à vous inviter, je vais vous dire la vérité, à vous donner la parole ce soir, quelques mois seulement après votre condamnation", a commencé Léa Salamé avant d'expliquer pourquoi elle a finalement accepté de le recevoir : "Mais on a lu ce livre, on a lu La soif de honte à L'Observatoire, il faut reconnaître que vous dites des choses, que ce n'est pas le livre d'un type qui vient pour pleurnicher sur son sort, qui vient de se plaindre d'une injustice, de l'époque, de la chasse à l'homme, que des femmes, des harpies, des hystériques poursuivent les hommes pour se venger. Vous n'épargnez pas l'époque dans ce livre là mais c'est pas que ça." "Pour la première fois, un homme, accusé et condamné, dit que oui, il a fait du mal, oui, il abusé de son pouvoir, qu'il a eu un sentiment de surpuissance, qu'il a été un séducteur mégalomane qui croyait que tout était permis", a-t-elle ajouté sans épargner Nicolas Bedos.
Mais la fin de l'interview a été marquée par un échange tendu entre Nicolas Bedos et Paul de Saint Sernin, le "sniper" de Quelle époque ! Léa Salamé a réexpliqué en quoi l'histoire de Nicolas Bedos méritait d'être écoutée malgré son passif avec la justice. "Je vous ai vu évoluer. Vous auriez pu dire comme on le voit très souvent, 'c'est injuste, ces connasses...', vous n'avez pas fait ça, vous dites le connard c'est moi. L'agresseur c'est moi, je vous ai entendu. Agresseur, mot qui est pénalement beaucoup plus répréhensible. Un homme ça s'empêche, désormais vous le savez", a-t-elle dit à Nicolas Bebos qui a acquiescé : "Oui, j'aurais dû méditer cette formule beaucoup plus souvent." "Un homme ça peut changer aussi et un homme ça peut s'excuser aussi", a poursuivi Léa Salamé. "Je pense que l'on n'appartient pas aux fautes que l'on a commises et je préfère le penser en tant que père, en tant qu'ami. (...) Je ne peux pas penser que ce moment soit pérenne, On a besoin d'évoluer et de croire que les autres peuvent évoluer. Je n'ai plus d'espoir et pas celui que l'on me pardonne, mais je continue à faire des rêves parce que si je ne peux plus rêver, je ne vois pas comment je peux survivre", a déclaré Nicolas Bedos qui a refusé de s'adresser aux femmes qu'il a agressées pour ne créér aucun malaise : "Ce que je peux dire, c'est que je m'emploie à faire en sorte que cette honte débouche sur de la dignité."
Et alors que Léa Salamé était en train de conclure en remontrant le livre de Nicolas Bedos, Paul de Saint Sernin lui a coupé la parole. "Tout l'argent récolté grâce à la vente de ce livre va être reversé à une association de victimes, tu ne le sais pas mais je viens de le décider", a lancé le "sniper" à Nicolas Bedos qui n'a pas vraiment apprécié l'intervention alors que le public lui applaudissait. "C'est sérieux ce qu'on dit là", lui a répondu le fils de Guy Bedos. "C'était une manière de te montrer que c'est important le consentement. Je décide que l'argent est reversé à cette association, sans te demander ton avis", a ajouté Paul de Saint Sernin, récoltant un sourire quelque peu crispé de Nicolas Bedos. En venant sur le plateau de Quelle époque ! , le cinéaste se doutait bien qu'une telle situation pouvait se produire...