La Maison Gainsbourg, inaugurée pour honorer la mémoire de Serge Gainsbourg, traverse une zone de turbulences à la fois judiciaires et médiatiques ! Alors que le public continue d’affluer, les coulisses du projet sont marquées par un bras de fer entre ses deux propriétaires, Charlotte Gainsbourg et l’homme d’affaires Dominique Dutreix. Selon l’Informé, ce dernier a été condamné en décembre dernier à injecter près d’un million d’euros dans les comptes de la société exploitant le musée. Cette décision de la cour d’appel de Paris, bien que contestée en cassation, est en principe exécutoire. Or, Dominique Dutreix "rechigne toujours à verser les sommes dues" et a multiplié les recours, contestant même les saisies effectuées sur ses comptes.
Charlotte Gainsbourg, qui a récemment acheté une maison dans un village pittoresque, et son avocate, Me Catherine Poli, soupçonnent l’homme d’affaires d’avoir organisé son insolvabilité pour éviter de payer. Elles l’accusent d’avoir obtenu le placement en redressement judiciaire d’une de ses sociétés agricoles "en fraude de leurs droits", en omettant de signaler qu’il réside à Paris et possède un patrimoine conséquent, incluant de nombreuses œuvres d’art. Dutreix, lui, se défend en affirmant que ses liquidités sont inexistantes et que les saisies l’empêchent de faire face à ses dépenses courantes.
Le tribunal des affaires économiques de Limoges a néanmoins validé, le 2 avril, le redressement judiciaire de son exploitation agricole, estimant qu’il était "indéniable" qu’il ne pouvait pas faire face à ses dettes avec son actif disponible. "Ce qui compte, c’est la possibilité de payer : si vous n’avez pas de liquidité, vous ne pouvez pas payer", a-t-il déclaré à l’Informé, réfutant toute richesse cachée.
Pendant ce temps, la Maison Gainsbourg, en redressement depuis près d’un an, voit son avenir suspendu à une audience prévue le 24 septembre devant le tribunal de commerce de Paris. Deux offres de reprise ont été déposées, dont celle de Dominique Dutreix, qui propose un remboursement des dettes sur huit ans.
À cette bataille judiciaire s’ajoute une autre controverse. Depuis janvier 2025, Ben Attal, fils de Charlotte Gainsbourg, a repris la gestion du Gainsbarre, le bar du musée. Ce lieu, censé être un espace chic et feutré, est accusé par plusieurs riverains de s’être transformé en "boîte de nuit". Selon Le Figaro, les nuisances sonores et les fêtes prolongées jusqu’à l’aube exaspèrent habitants de la rue de Verneuil. La mairie du 7e arrondissement a même rappelé à l’ordre le jeune exploitant, lui demandant expressément de se conformer aux règles sous peine de sanctions.
Après une réunion de médiation, Ben Attal s’est engagé à limiter l’activité à un piano-bar et à prévenir les riverains avant toute privatisation. "On a appris sur le tas… On est jeunes, on s’est dit qu’on pouvait contrôler les choses, mais ce n’était pas le cas", a-t-il reconnu, promettant d’éviter que l’établissement ne dérive vers une ambiance de discothèque.
Entre dettes, procédures judiciaires et tensions de voisinage, le projet imaginé pour préserver l’héritage de Serge Gainsbourg est, à l’image du chanteur, un lieu qui défraye la chronique. Ce dernier avait d'ailleurs une réputation plutôt mitigée auprès d'autres artistes de son époque. Le verdict attendu en septembre sera décisif pour savoir si ce site pourra poursuivre son activité dans sa forme actuelle ou s’il devra se réinventer pour survivre.
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