Contre toute attente, France Télévisions a confirmé le retour d’Intervilles pour une deuxième saison en 2026. Le célèbre jeu, relancé cet été sous une nouvelle forme, n’a pas fait l’unanimité. Pourtant, le groupe audiovisuel public mise sur la continuité, saluant dans un communiqué un "retour couronné de succès". Produit et coprésenté par Nagui, accompagné d’une équipe de visages familiers du PAF comme Valérie Bègue, Bruno Guillon ou Camille Cerf, cet Intervilles nouvelle génération avait pour ambition de moderniser une émission emblématique du patrimoine télévisuel français. Plus festive, plus colorée, mais aussi dépourvue de ses mythiques vachettes, remplacées par une mascotte géante baptisée Topa, la version 2025 s’est voulue dans l’air du temps.
Dès la première diffusion le 3 juillet, l’émission a attiré 3,35 millions de téléspectateurs, un démarrage prometteur. Mais l’engouement n’a pas duré : les audiences ont chuté, atteignant 2 millions de fidèles pour le troisième numéro, avant une remontée timide avec la finale regardée par 2,4 millions de personnes, comme le précisent nos confrères de Pure Médias. Des chiffres jugés "satisfaisants" par France Télévisions, notamment sur les cibles jeunes.
Mais si l’audience reste correcte, c’est surtout du côté des critiques que la tempête a grondé. Sur les réseaux sociaux, les internautes ont pointé un manque de rythme, des épreuves confuses, des décors jugés peu inspirés, et une animation parfois brouillonne du fait du trop grand nombre de présentateurs à l’écran. Le changement de ton et de forme a également déplu aux puristes de la première heure. Mais l’un des reproches les plus virulents est venu d’une figure historique de l’émission : Claude Savarit, co-créateur du concept original, n’a pas mâché ses mots. Dans une interview accordée à Nice-Matin, il a dénoncé une version "honteuse", des jeux "sans imagination" et "une trahison totale de l’esprit d’Intervilles". Selon lui, la production actuelle ignore les fondements mêmes du programme qu’il a imaginé il y a plus de 60 ans.
Nagui, de son côté, reste droit dans ses bottes. S’il admet que les critiques sont parfois dures, il ne les prend pas personnellement : "J’ai l’habitude des haters", a-t-il déclaré au Parisien, tout en affirmant que certains sceptiques de la première heure ont fini par apprécier l’émission. Pour lui, moderniser Intervilles tout en respectant son ADN est un défi complexe, mais nécessaire pour que le programme puisse séduire une nouvelle génération. Il reconnaît tout de même certaines failles dans la première salve d’épisodes et promet des ajustements pour la prochaine saison.
La décision de renouveler Intervilles s’inscrit dans une tendance plus large de France Télévisions à relancer des formats historiques sous un angle nouveau. Après Le Bigdil ou Le Juste Prix, reprises par d'autres chaînes, France 2 mise sur la nostalgie tout en tentant de captiver les jeunes publics. Si le chemin est encore semé d’embûches, la direction du groupe semble convaincue que l’émission peut s’installer durablement dans le paysage audiovisuel, à condition de continuer à évoluer. Le rendez-vous est donc pris pour 2026. Reste à savoir si cette deuxième saison saura transformer l’essai... ou si elle confirmera les doutes de ses détracteurs.
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