





Julie Gayet, qui a tourné sous la direction de Costa-Gavras, d'Agnès Varda ou de Bertrand Tavernier, s'est imposée comme l'un des comédiennes les plus prisées de sa génération. L'actrice de 52 ans, qui a fait ses débuts dans la sitcom Premiers baisers en 1992, est également, aujourd'hui, productrice : on lui doit notamment les films Grave ou J'irai mourir dans les Carpates. Côté vie privée, Julie Gayet partage la vie de François Hollande. Leur relation a été officialisée en 2014, deux ans après l'accession de l'ancien président de la République à l’Élysée, et ils se sont unis en 2022. Mais ces dernières heures, leur couple est au cœur d'une affaire à la fois étonnante et embarrassante, évoquée ce mardi 27 mai 2025 par Libération.
On apprend en effet que Julie Gayet serait au cœur d'une information judiciaire, ouverte en 2021, par le Parquet national financier, pour corruption, trafic d’influence, blanchiment, concussion et corruption d’agent public étranger. Le film Tout là-haut, qui raconte l'histoire d'un snowboardeur et alpiniste décédé en tentant la descente du couloir Hornbein de l'Everest en 2002, serait au cœur de ces investigations : selon Libération, les enquêteurs tenteraient de comprendre dans quelles conditions il aurait été financé par une société impliquée, par ailleurs, dans un marché militaire de grande ampleur. Avant Libération, Médiapart avait déjà évoqué cette affaire, dans une longue enquête, en 2018.

L'entreprise qui aurait financé le film, dont Kev Adams est le comédien principal, serait en effet impliquée dans l'achat par l'Inde à l’État français de 36 avions de guerre, pour 7,8 milliards d'euros. Or, ce contrat aurait été conclu en 2016, tandis que François Hollande était président. Y-a-t-il un conflit d'intérêt ? Julie Gayet, qui est présumée innocente et qui n'a jamais été mise en examen dans cette affaire, aurait été entendue trois fois, sous le régime de l'audition libre, explique Libération. L'actrice, qui a joué son propre rôle dans la série Dix pour cent aurait assuré, selon le quotidien, qu'elle n'était "pas du tout au courant" que l'entreprise qui a financé son film était impliquée dans cette vente d'avions. La comédienne aurait aussi précisé qu'elle n'était pas "au courant" des affaires de politique internationale de la France, et qu'elle n'avait jamais accompagné l'ex-président dans ses déplacements officiels à l'étranger.
Dans son article, Libération détaille quelques éléments importants que le Parquet national financier étudie avec minutie. Notamment un dîner à l’Élysée, le 12 juin 2016, soit environ un an et demi avant la sortie de Tout là-haut, qui a débarqué dans les salles le 20 décembre 2017 : le milliardaire qui dirige la société qui a financé le film aurait été invité au palais présidentiel. Mais ce jour-là, ils n'ont parlé ni des avions, ni du film, aurait assuré Julie Gayet. Les enquêteurs auraient aussi mis la main sur des SMS, qui pourraient faire penser que le milliardaire indien entretiendrait un lien amical avec Julie Gayet : des échanges de messages pour Pâques, pour évoquer la disparition du père de François Hollande, pour son anniversaire, etc. La comédienne balaie encore une fois ces accusations, dans le procès-verbal que Libération a consulté, parlant de simples échanges de politesse. L'enquête se poursuit.
Julie Gayet et François Hollande restent présumés innocents jusqu'à clôture de l'enquête.