Ce jeudi 17 juillet, l’église Saint-Roch à Paris a accueilli une foule dense et silencieuse. Sous les voûtes de ce lieu symbolique des artistes, s’est déroulé un hommage à la hauteur de Thierry Ardisson. Tout était conforme à son image : élégant, irrévérencieux, scénarisé. Dès les premières notes de Lazarus de David Bowie, choisie par l’animateur lui-même, la tonalité était posée. Sa veuve, Audrey Crespo-Mara, a accueilli les invités un par un. Un geste d’une rare humanité, souligné par les journalistes présents.
Ce jour-là, elle n’a pas seulement dit adieu à son mari ; elle a incarné sa mémoire, son style, et son refus des conventions. C’est elle encore qui, à la tribune, mêlait humour noir et tendresse dans un discours bouleversant : "Quant au choix, mon amour, de partir le 14 juillet, toi, le monarchiste, chapeau bas. Tu es né un 6 janvier, le jour de la fête des rois, et tu as dit fuck le jour de la révolution. Avec les enfants, ça nous a bien fait marrer". Thierry Ardisson avait tout prévu. Rien n’a été improvisé. Audrey Crespo-Mara l’a rappelé pendant la cérémonie : "Tu m’as dit : “Pitié, à l’église, avec les enfants, avec les curés, ne faites pas chiant”". Et elle a tenu parole.
Parmi les nombreux invités, des figures du monde politique, des médias et de la culture : Brigitte Macron, Gabriel Attal, Léa Salamé, Michel Drucker, Florent Pagny ou encore Marc Lavoine. Tous en noir, lunettes sombres sur le nez, conformément au dress code Ardisson. Les deux ex-épouses de l’homme en noir étaient également présentes. Il les avait souhaitées là, comme les témoins de toute une vie. Mais si la messe était publique, la suite, elle, s’est jouée à huis clos.
Dès le lendemain, le cortège a quitté Paris pour Ménerbes, village du Vaucluse où Ardisson possédait une maison. Là-bas, loin des projecteurs, il reposera. Samedi 19 juillet, à 14 h 07 précises, son cercueil noir a été porté sous les cyprès, confirme le journal La Provence. Un coup de tonnerre a déchiré l’air sec et les chants de cigales comme le racontent nos confrères.
Le cimetière, pourtant paisible, avait été sécurisé avec rigueur : gendarmes, société privée, tentes noires. Rien n’a été laissé au hasard fidèle à la précision du producteur. C’est même l’ancien garde du corps de Johnny Hallyday, Alizé, qui était chargé de la sécurité. Les fleurs — blanches et noires — venues de ses amis, de la Sacem, de Paris Première ou de l’Élysée, cernaient la tombe comme un dernier clin d’œil scénographique.
Les habitants, discrets, respectueux, ont vu passer quelques silhouettes. "On l’a vu passer devant la boutique il y a un mois à peine. Mais on ne savait pas qu’il allait être enterré ici", ont confié deux commerçants. Avec ce double adieu, public puis privé, Ardisson a signé une dernière mise en scène parfaite.
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