Michel Blanc : Cette année jackpot où il a gagné trois millions d’euros sur un seul film !

Vendredi 4 octobre 2024, la France se réveille en découvrant une mystérieuse publication sur le fil Instagram de Gérard Jugnot. Deux courtes phrases : "Putain Michel… Qu’est-ce que tu nous as fait…" Quelques heures avant la publication de ce message, Michel Blanc s’éteignait dans un centre hospitalier parisien. La veille, l’acteur avait été conduit en urgence à l’hôpital Saint-Antoine, suite à un choc anaphylactique (une allergie à un médicament). Très vite, l’état de l’artiste s’était aggravé. Une crise cardiaque emportera l’artiste après de longues heures de réanimation… Dans un communiqué envoyé à l’Agence France-Presse, ses amis comédiens des Bronzés confirmaient l’information que tout le monde craignait. "La Troupe du Splendid – Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Bruno Moynot – s’associe d’une seule et unique voix pour exprimer leur douleur immense suite au décès de leur ami et compagnon Michel Blanc."

Depuis la triste disparition de Michel Blanc, nombreux furent les hommages de la profession. Josiane Balasko concentrait toute son émotion sur Instagram en écrivant sous une photo de l’acteur : "Michel, mon pote, mon frère, mon partenaire." "Tout allait bien, on s’était vus il n’y a pas longtemps pour la couverture de Paris Match, on avait ri comme des cons, comme d’habitude", soulignait Gérard Jugnot sur les ondes de RTL. Pour le comédien, cette perte était un vrai "coup de massue". Pierre Niney se souvenait d’un "immense acteur, drôle et profond, simple et touchant." "Sa gentillesse et son talent m’avaient tant impressionné lors de mon premier tournage, racontait l’acteur du Comte de Monte-Cristo sur les réseaux sociaux. J’avais 18 ans, je jouais son fils. J’ai su que je voulais être acteur grâce à ce genre de rencontre." Hakim Jemili, avec qui Michel Blanc avait joué quelques mois avant sa disparition, pleurait son "ami" et son "papa du cinéma". "Merci de m’avoir fait grandir en tant qu’humain et de m’avoir appris à jouer devant la caméra, témoignait l’humoriste. Tu m’as appris le métier d’acteur, tu m’as appris à être juste et naturel…"

Connu pour son hypocondrie, son perfectionnisme et son amour du public, Michel Blanc était un artiste qui revenait de loin… De très loin même. Interrogé sur son enfance, le comédien n’a jamais eu honte d’évoquer ses origines modestes. Élevé en HLM, l'ex-compagnon de la chanteuse Lio racontait : "À ma naissance, mes parents n'avaient pas de réfrigérateur, pas de télé. Pas de salle de bains non plus, on se lavait dans l'évier de la cuisine. Un poêle unique servait à chauffer notre deux-pièces : en hiver, il faisait froid, alors, pour dormir, je portais un pyjama et je superposais les couvertures." Des conditions précaires qui ne l’empêchaient pas de déclarer avoir vécu "au sein d’une famille formidable, qui ne gagnait pas des milles et des cents mais suffisamment pour nous faire vivre."

Bien des années après cette enfance modeste, après ses premiers succès sur les planches et au cinéma aux côtés de ses amis du Splendid, Michel Blanc savourait son succès. Longtemps cantonné au moustachu loser mais rigolo, d’autres réalisateurs osaient lui proposer de sortir de son registre comique en lui offrant des rôles plus profonds. La révélation viendra avec le film Je vous trouve très beau. Le 11 janvier 2006, le film sort dans toute la France et montre un Michel Blanc touchant, dans les bottes d’un agriculteur rongé par la colère, suite à la disparition de sa femme. César du meilleur premier film pour la réalisatrice Isabelle Mergault, ce long-métrage rapportera à Michel Blanc la somme de 640 800 euros (source Le Figaro). Un de ses plus beaux cachets.

Ce record sera explosé cette même année avec son retour dans Les Bronzés 3, où "Gérard Jugnot, Christian Clavier, Thierry Lhermitte, Marie-Anne Chazel, Josiane Balasko et Michel Blanc décrochent ex æquo la palme des acteurs les mieux payés avec un pactole de 18 millions d'euros à se partager", soit trois millions d’euros par tête pour un seul et unique film. L’ironie du sort veut que Michel Blanc ait longtemps hésité avant de reprendre le rôle de Jean-Claude Dusse pour cet ultime épisode. "Je n’avais pas envie de faire ce film, mais je n’avais pas envie qu’ils (ses amis du Splendid, NDLR) le fassent sans moi", avait-il déclaré dans les colonnes de Paris Match avant d’avouer que le film n’était pas une grande réussite… Un raté qui attirera – tout de même – plus de dix millions de spectateurs dans les salles de cinéma et trois millions d’euros dans les comptes en banque respectifs des membres du Splendid.

En 2019, alors de passage sur l’antenne de la télévision suisse, Michel Blanc évoquait son rapport avec la mort et le vide que l’on peut laisser en disparaissant. Alors que Darius Rochebin lui demandait si la mort ne le désespérait pas, Michel Blanc répondait : "Ça dépend de ce qu’il y a après. Ce que nous promettent les églises… Non, ça ne me paraît pas très alléchant. Et puis bon, c’est bien la vie. Alors, il y a un moment, il faut bien que ça s’arrête, c’est embêtant... Je n’ai pas envie du tout que ça soit là, maintenant…" Des mots qui résonnent tristement en cette journée où Michel Blanc aurait dû souffler ses 73 bougies, entouré de ses "amis pour la vie".