Michel Polnareff : Avions privés, palaces... Et la promesse non tenue de la star

Derrière l'annulation des deux derniers concerts de la tournée de Michel Polnareff en raison d'une embolie pulmonaire, une affaire de gros sous. Le producteur du chanteur, Gilbert Coullier, réclame l'accès au dossier médical. Et comme il le révélait lundi au Point.fr, sa version des événements qui ont conduit à l'hospitalisation de la star est quelque peu différente de celle défendue par ses proches, comme sa compagne Danyellah ou son agent et attaché de presse Fabien Lecoeuvre. Ce dernier, qui n'y va pas de main morte, se demandait, ce matin sur Europe 1, si la mort de Polnareff n'aurait pas "arrangé son producteur"... Tout ça, sans compter le docteur Philippe Siou qui dit avoir été menacé, ce que dément le producteur.

Nous ne nous serions jamais engagés dans une tournée sans cette promesse

Si la fin de cette tournée a un goût amer pour toutes les personnes impliquées, elle est pour le producteur un échec, sur toute la ligne. Au Point, Gilbert Coullier admettait déjà : "La tournée n'a effectivement pas été une opération bénéficiaire..." Dans Le Parisien et Le Figaro, ce mardi 13 décembre, il va plus loin encore : selon lui, la promesse non tenue du nouvel album du chanteur est le plus gros souci de cette affaire. "Ce disque devait constituer un événement, affirme-t-il dans Le Figaro, car il n'avait pas sorti d'album depuis une trentaine d'années. Nous ne nous serions jamais engagés dans une tournée sans cette promesse. (...) En définitive, il n'est jamais sorti. Cette promesse non tenue a nui considérablement au succès de la tournée qui, en dehors des dates annulées, était déjà déficitaire." Et ne pas sortir cet album aurait, selon lui, aussi "pénalisé gravement l'image du chanteur" (Le Parisien).

Coullier Productions était pourtant déjà à l'origine du retour de Michel Polnareff en 2007. Dans Le Point, Gilbert Coullier avait qualifié cette collaboration de "parfaite", notamment grâce à la défunte manageuse du chanteur, Annie Fargue, qui "le gérait parfaitement bien" et qu'il "regrette". Tacle directement adressé à Fabien Lecoeuvre, qu'il accuse d'avoir orchestré l'"opération de communication" des derniers jours...

Plus loin dans l'interview accordée au Figaro, le producteur explique pourquoi ses rapports avec Michel Polnareff se sont soudainement refroidis : "Lorsqu'il a commencé à tenter de justifier le succès mitigé de la tournée par des prix de place qui seraient trop élevés, affirme Gilbert Coullier. À part l'Olympia et Pleyel, qui sont des salles de petite capacité, les tarifs des billets à Bercy [AccorHotels Arena, NDLR] et en province étaient identiques, neuf ans après ceux de 2007." Et le producteur d'ajouter, sans prendre de pincettes : "Ils sont justifiés par des coups de production très importants : des musiciens américains aux cachets très élevés, des demandes par l'artiste de palaces comme le Peninsula, près de l'Arc de Triomphe, des vols en avion privé, etc."

"Nos accords avec Michel Polnareff devaient s'achever avec cette tournée. Rien ne nous oblige à collaborer ensemble dans l'avenir", termine le producteur. Mais demeurent bien des questions que Gilbert Coullier n'élude pas : Michel Polnareff est-il vraiment malade ? La "multiplication des apparitions médiatiques" de son médecin n'est-elle pas "troublante" ? Bref, à qui la faute ?

Pour l'entourage du chanteur, une certitude : "Michel Polnareff est gravement malade", comme le répétait Fabien Lecoeuvre il y a quelques heures sur Europe 1. Son état s'est tout de même amélioré : "Bien, c'est un grand mot, mais il va mieux."