Un nouveau livre consacré à la monarchie britannique révèle un épisode méconnu de la jeunesse de la reine Camilla. Selon Power and the Palace: The Inside Story of the Monarchy and 10 Downing Street, signé par l’ancien correspondant royal Valentine Low et publié en feuilleton dans The Times, l’épouse du roi Charles III aurait été victime d’une agression sexuelle alors qu’elle n’avait que 16 ou 17 ans. L’incident se serait produit dans un train en direction de Paddington. Un homme aurait tenté de la toucher, mais l’adolescente aurait réussi à se défendre. La reine Camilla aurait raconté l’épisode bien plus tard à Boris Johnson, lorsqu’il était maire de Londres. Guto Harri, directeur de communication de l’ancien Premier ministre, se souvient de ce récit : "Elle était dans un train allant à Paddington — elle avait 16, 17 ans — et un type avançait sa main de plus en plus…". Boris Johnson lui aurait alors demandé ce qu’il s’était passé ensuite. La réponse de Camilla fut sans détour : "J’ai fait ce que ma mère m’a appris. J’ai enlevé ma chaussure et je lui ai donné un coup dans les parties avec le talon". La jeune fille aurait ensuite trouvé la force, en arrivant en gare, d’alerter les autorités. "Elle était assez maîtresse d’elle-même, raconte Guto Harri, pour sauter du train, trouver un agent en uniforme et dire : 'Cet homme vient de m’agresser', et il a été arrêté".
Camilla Parker-Bowles aurait confié cet épisode parce que Boris Johnson s’apprêtait alors à ouvrir trois centres d’accueil pour victimes de viol. "Je crois qu’elle en a inauguré officiellement deux sur trois. Personne n’a demandé pourquoi cet intérêt, pourquoi cet engagement. Mais tout remontait à cela", a ajouté Guto Harri. Buckingham Palace a refusé de commenter ces révélations. Cet épisode personnel éclaire d’un jour nouveau l’engagement de Camilla contre les violences sexuelles et domestiques. Depuis plusieurs années, elle met son rôle au service de cette cause. Elle est marraine de plusieurs associations, dont SafeLives depuis 2020. En 2025, elle a d’ailleurs accueilli à Clarence House une réception pour les 21 ans de l’organisation. Deux ans plus tôt, en 2022, elle avait marqué les esprits lors d’un événement célébrant les 50 ans de l’association Refuge. Dans un discours, elle rappelait : "Il y a cinquante ans, il n’y avait pratiquement aucun soutien disponible : pas de lignes d’écoute, pas de conseil, nulle part où aller, aucune loi spécialisée et, peut-être le plus douloureusement, très peu de compréhension publique du problème. C’était un sujet tabou : ce qui se passait à la maison restait à la maison".
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Son implication est également internationale : la reine est marraine du Mirabel Centre à Lagos, au Nigeria, le premier centre du pays pour les victimes de violences sexuelles. Elle a lancé en 2013 le projet Wash Bags, destiné à fournir des kits d’hygiène aux survivantes après un examen médico-légal. Elle a aussi voyagé en Inde, dans les Balkans ou encore aux États-Unis pour visiter des centres spécialisés et soutenir les initiatives locales. Dans son documentaire diffusé en 2024, Her Majesty The Queen: Behind Closed Doors, l'épouse du roi témoignait de la peur quotidienne vécue par de nombreuses femmes : "Vous pouvez imaginer combien il est terrifiant pour une femme de se retrouver coincée avec un partenaire très violent, ressentant cette peur chaque jour".
Elle insistait aussi sur la nécessité de parler davantage des violences : "Si seulement on pouvait amener plus de gens à en parler…". La chère et tendre du roi Charles III décrivait notamment le "contrôle coercitif", une forme insidieuse de domination : "Vous rencontrez quelqu’un, vous le trouvez merveilleux, attirant, vous pensez qu’il vous aime, et peu à peu il commence à vous détruire. Il vous éloigne de vos amis, de votre famille. Il prend le contrôle de votre argent. Il choisit vos vêtements. Et pourtant, les gens croient encore qu’il agit par amour". En novembre 2022, lors d’un discours à Buckingham Palace dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences de genre de l’ONU, la belle-mère des princes William et Harry qualifiait même les violences faites aux femmes de "pandémie mondiale".
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