Figure majeure du cinéma français, césarisé en 2009 pour sa prestation dans le diptyque Mesrine, acteur du film choc Black Swan qui a valu à Natalie Portman l'Oscar, héros de la nouvelle campagne Yves Saint Laurent pour La Nuit de l'homme, Vincent Cassel est incontournable. Son prochain film, prévu pour cet été, s'annonce une fois de plus ambitieux : Le Moine de Dominik Moll (Harry qui vous veut du bien), adaptation du roman gothique et mystique de Matthew Lewis. Le magazine Studio CinéLive a obtenu les confessions de cet homme au parcours fascinant. Extraits.
Selon les mots de Vincent Cassel, Le Moine est un "film d'horreur catholique. On est dans le registre de l'horreur car le film évoque le diable ou des viols. Sauf que dans Le Moine, tous les artifices du film d'horreur sont contenus dans la Bible. On est aussi dans un film gothique, donc peu réaliste." Tout un programme ! Les rôles difficiles dans des films audacieux, cela ne fait pas peur à l'acteur qui déclare ainsi : "Je ne pense pas m'assagir, mais je me considère comme de la flotte. Je prends la forme que l'on me demande".
Au cours de l'interview, Vincent Cassel aborde son père, le regretté Jean-Pierre Cassel, et sa soeur, Cécile Cassel. Abordant sa ressemblance avec son père, il explique : "Au moment fatidique où l'on perd ses parents, on décide inconsciemment de les laisser ressurgir en soi. Mon père est mort pendant la production de Mesrine. J'avais pris du poids, je portais des perruques pour le rôle mais je trouve que, dans le film, je ne lui ai jamais autant ressemblé."
A l'affiche de Nuit bleue d'Ange Leccia, la demi-soeur de Vincent, révélée par Le Premier Jour du reste de ta vie, Cécile Cassel, est également citée dans cet entretien. "C'est toujours compliqué de parler de sa famille mais je pense qu'elle est finalement en train de se trouver. [...] Il faut prendre le temps de se trouver et de s'accepter, et soudain, tout arrive. Cécile est en train de vivre ce moment, et cela me fait énormément plaisir." Une belle déclaration de grand frère. Une interview de la talentueuse Cécile figure dans le numéro de Studio CinéLive également.
Son ton est plus dur lorsqu'il évoque la soi-disant famille du cinéma : "J'ai un rapport particulier au cinéma français, car je suis un peu raciste avec lui. Je n'ai jamais voulu faire partie de l'intelligentsia du cinéma français et c'est pourquoi j'ai toujours voulu travailler avec des gens de ma génération pour des films pas vraiment dans le moule. [...] Le milieu du cinéma français est un milieu bourgeois, qui n'arrive pas à reconnaître un talent comme celui de Gaspar Noé."
Ainsi navigue Vincent Cassel, préférant abandonner le projet de Fantômas avec Jean Reno pour se focaliser sur un film avec son ami Kim Chapiron au Brésil : "Je suis coproducteur et coscénariste, c'est vraiment mon bébé. C'est une comédie romantique qui ne sera pas forcément très douce, l'histoire d'un couple qui se déchire en plein carnaval de Rio. Ce sera des retrouvailles avec Monica [Bellucci, son épouse et mère de ses deux filles Deva et Leonie] puisque, jusqu'à maintenant, nous avons toujours tourné ensemble dans des films difficiles."
Vincent Cassel a comme projets aussi alléchants l'adaptation de la vie de La Fayette par Jean-François Richet, réalisateur qui l'a dirigé dans Mesrine, A Dangerous Method de David Cronenberg avec Viggo Mortensen et Keira Knightley, mais également The Cross d'Andrew Niccol, à qui l'on doit Bienvenue à Gattaca.
Retrouvez l'intégralité de cette entrevue dans le magazine Studio CinéLive, en kiosque dès le 13 avril.