Après les réactions émues d'Amélie Neten ou de Philippe de Belgique, c'est au tour d'une autre personnalité belge de s'exprimer sur les terribles attentats qui ont frappé Bruxelles ce 22 mars, faisant au moins 31 morts et plus de 200 blessés. Invité de Caroline Roux sur Europe 1 dans le cadre de La Matinale ce 23 mars, François Damiens a livré son ressenti sur le drame, entre peur, fatalisme et un certain optimisme.
"J'étais à l'aéroport la veille, je suis à la gare demain matin... Ce sont des endroits où je me rends souvent et ça pourrait très bien me tomber dessus", confie l'acteur âgé de 43 ans qui appelle toutefois ses compatriotes à "continuer à vivre" parce qu'on "n'a pas le choix". "Un peu fataliste", il se dit que "si ça doit [lui] tomber dessus, ça arrivera". "On ne va pas interdire aux gens de se balader avec une valise, une mallette ou un sac à dos. Le danger est partout mais il faut rester positif, affirme le comédien que l'on a récemment vu dans Les Cowboys (l'histoire d'un homme qui s'élance à la recherche de sa fille partie faire le djihad). C'est comme quand on regarde la météo, si on annonce de la pluie, il vaut mieux se dire que demain il fera beau plutôt que de se dire que c'est une journée foutue."
Ils se battent avec des kalachnikovs et nous avec des fléchettes
Un optimisme qui n'empêche pas François Damiens de voir la réalité en face, et notamment le combat quasi impossible à livrer face au terrorisme. "C'est trop facile, ils se battent avec des kalachnikovs et nous avec des fléchettes. Ils sont prêts à se faire exploser et nous on n'est pas prêts. C'est complètement démesuré comme combat, c'est mettre un poids lourd face à un poids plume", dénonce-t-il en colère, avec l'espoir "que les politiques vont réagir en partenaires et non en adversaires". "On doit faire face à un problème, et il faut le faire de la manière la plus dépassionnée possible et essayer de ne pas mettre de l'huile sur le feu", a-t-il ajouté.
Père de famille, François Damiens a également évoqué ce fléau avec ses enfants, âgés de 11 et 14 ans. "Je leur ai expliqué. À l'école, ils en parlent beaucoup aussi, ils ont des cours à ce sujet. Ils sont au courant de la situation. Mais on est un peu spectateurs, et je pense que chacun doit essayer de réagir du mieux possible et de ne pas en rajouter", a répondu le truculent Belge popularisé par ses hilarantes caméras cachées.
Face à l'horreur, outre l'unité et l'optimisme pour rester "digne", François Damiens utilise l'arme qu'il maîtrise le mieux : "On passe toujours par l'humour. Dans ces cas-là, j'ai du mal à m'en empêcher", assure l'acteur qui a ainsi échangé quelques textos décalés avec son ami Benoît Poelvoorde "mais toujours dans les respect des victimes".
Pendant ce temps-là, Dany Boon prenait lui aussi la parole. Ch'ti de naissance, l'acteur, humoriste et metteur en scène a toujours aimé la Belgique, faisant même de la rivalité entre les deux voisins le sujet de son film dans Rien à déclarer. "Toutes mes pensées vont aux victimes, à leurs proches, à cette Belgique que j'aime tant, à ce pays si accueillant où j'ai fait mes études et où j'ai vécu sept ans, écrit-il sur sa page Facebook officielle. Les Belges ont inventé la gentillesse. La Belgique est petite par sa taille mais grande par son humanité et son courage."