





La jeunesse, c’est dans la tête. Un mantra que Didier Barbelivien illustre depuis une cinquantaine d’années de carrière. Et ne le chatouillez pas sur les 71 bougies qu’il souffle ce lundi 10 mars, le temps qui passe n’est qu’un détail pour l’artiste hyperactif. Interviewé sur ce thème dans les colonnes du bien nommé Sénior Magazine, l’ami du tant regretté Johnny Hallyday avouait ne pas avoir d’envie spécifique "avant qu’il ne soit trop tard" et que son âge avancé ne l’y empêche.
"Je n’ai pas la notion du 'trop tard', ce qui peut être un problème dans ma vie, car je ne vois pas le temps passer, soulignait-il. Ça viendra peut-être plus tard, car actuellement j’ai la bizarre faculté d’avoir toujours 17 ans dans ma tête. Je m’arrêterai sans doute à cause de la voix, mais pour le moment j’ai encore la chance de pouvoir chanter haut. Lorsque je serai obligé de changer de tonalité, je mettrai fin à ma carrière d’interprète. Mais pour l’instant, je reste très enthousiaste à l’idée d’être encore un créateur."

Le secret de son éternelle adolescence : une insouciance exercée quotidiennement et l’arrivée dans sa vie – il y a treize ans de cela – de Lola et Louise, ses jumelles (très amies avec la fille d'un de nos ancien président de la République) nées de son union avec Laure Bernardini. Un chamboulement qui l’a obligé à ne plus traîner le soir et se lever plus tôt pour ses petites princesses. "Pendant des années, je n’ai pas su à quoi ressemblait le matin, avouait Didier Barbelivien dans Le Journal du Dimanche, il y a tout juste trois ans. À l’époque, ses filles avaient dix ans et réclamaient toute son attention. Je me levais à 13 heures, la journée commençait à 15 heures. La naissance de mes filles a tout changé. J’ai fini par me caler sur leur rythme. Même si je veille tard, parce que je travaille ou que je lis, je me réveille tôt. Voir le jour se lever, c’est bien aussi..."
Installé en plein Paris, dans le très chic 8e arrondissement, avec une vue plongeante sur le Parc Monceau, Didier Barbelivien est un pur produit parisien. Après une prime jeunesse dans le quartier Oberkampf, c’est aux Batignolles (17e arrondissement) qu’il laissera pousser ses cheveux et ses inspirations déjà très portées sur l’artistique. "Le lundi matin, j’étais le gamin qui finissait sa nuit dans le métro. Je faisais mes devoirs après le film du dimanche soir. Ma grand-mère était permissive et j’ai trouvé que c’était bien. J’ai toujours placé la liberté au-dessus de tout, se souvenait celui qui a frôlé la mort dans le journal dominical. Un jour, M. Brickaert, notre professeur de musique, nous a fait écouter un opéra de Monteverdi. Ça a été une révélation. Je me suis alors intéressé au solfège, à la musique classique, moi qui ne connaissais que les Beatles et les chansons qui passaient à la radio."

La permissivité de sa grand-mère a conduit Didier Barbelivien à mener sa vie comme il l’entendait... L’arrivée de ses deux filles, à près de soixante ans, sonnait la fin de la récréation. Ou, du moins, calmait la fougue de l’artiste qui découvre – depuis – de nouveaux plaisirs bien plus sains que de traîner jusqu’à pas d’heure avec ses potes dans les beaux établissements de nuit parisiens. Signe de ce calme retrouvé : l’acquisition d’une résidence secondaire dans la très chic banlieue parisienne. À Montfort-l'Amaury (ville où ont résidé Charles Aznavour, Claude Berri, Johnny Hallyday, Philippe Starck, Florent Pagny ou encore le photographe Yann Arthus-Bertrand), Didier Barbelivien fuit le tourbillon parisien et trouve une bulle d’air frais qu’il savoure tous les week-ends.
Dans cette grande maison cossue, l’artiste joue du piano, invite des amis pour regarder des matchs de foot ou se balade en forêt. Son plus grand plaisir loin de la capitale : enfiler un tablier et mitonner de bons petits plats pour les trois femmes de sa vie. Sa spécialité : le pot-au-feu à la vapeur. "Je m’y mets très tôt. J’épluche les légumes. C’est un plat qui tient jusqu’au mardi, où je l’assaisonne ensuite de manières différentes."
Les après-midis s’écoulent ensuite avec un bon film et quelques crêpes pour le goûter des filles : "Je ne sais pas faire la pâte, mais je sais les manger !" Un rythme qui tranche radicalement avec celui qu’avait Didier Barbelivien mais qui lui apporte une certaine paix intérieure. Dans le JDD, l’auteur-compositeur qui souffre d'un terrible mal qui l'empêche de chanter correctement déclarait : "J’ai besoin de repères, ils me rassurent." Cette maison de famille à Montfort-l'Amaury et la vie qu’il y mène avec ses jumelles et sa femme ont largement de quoi rassurer l’enfant terrible de la chanson française.