Il est une star de l'info incontournable. Présentateur du JT de 20 heures de France 2 pendant seize ans, entre 2001 et 2017, il anime depuis une émission de débats sur LCI, du lundi au jeudi. Avec 24 heures Pujadas, diffusée entre 18 heures et 20 heures, David Pujadas fait les belles heures de la chaîne du groupe TF1. Cette tranche est devenue un rendez-vous apprécié des téléspectateurs. Avec 300 000 curieux en moyenne qui suivent ce programme chaque jour, il se classe régulièrement devant BFMTV à ces horaires et est le plus regardé du canal 15 de la TNT. Cependant, alors que tout réussit à celui qui est né à Barcelone en 1964, le site d'investigation économique L'Informé a publié le 9 juillet dernier, une enquête à son sujet. Dans un long papier écrit par Jamal Henni, ce dernier révèle "les bonnes affaires de David Pujadas" et questionnerait sa déontologie. Grâce à ce succès d'audience, le talk-show assure à son chef d'orchestre un revenu financier important, note le média.
En effet, contrairement aux autres formats de LCI, celui-ci est produit en externe par la propre société de production du journaliste. Particules Productions a été créée il y a huit ans avec son associée, Mathilde Pasinetti, qui travaillait auparavant pour Envoyé Spécial sur la Deux. "Une formule fort lucrative" pour ce père de quatre enfants. Selon nos confrères, il toucherait plus de 335 000 euros par an de salaire via cette structure, auxquels s’ajoutent 2,5 millions d’euros de dividendes depuis 2017. Une somme d'argent conséquente qui devrait augmenter. Depuis 2024, il est l’unique propriétaire de l’entreprise après le départ de son bras droit, nommée directrice des magazines d'information de TF1, et "empochera la totalité des profits", soit un million d'euros par an.
L'Informé évoque des collaborations qui pourraient provoquer des conflits d’intérêts. Fort de la réussite de sa firme, David Pujadas a lancé une branche dédiée à la communication d’entreprise, Particules B. Cette dernière produit "des films institutionnels" pour de grands groupes comme Michelin, Natixis ou Hyundai. Grâce à cette "séparation étanche" selon les mots du principal intéressé, les activités journalistiques et publicitaires sont soigneusement cloisonnées. Mais "deux clients posent question", note l'auteur de l'article. En janvier, le journaliste a tenu des propos élogieux à l'antenne sur Michelin et son PDG, Florent Menegaux, "un patron social et éthique", sans préciser que sa société de production avait travaillé pour l’entreprise trois ans auparavant. "Notre traitement n'avait rien d'original ou de spécifique", a-t-il expliqué. Autre cas soulevé par Jamal Henni : Natixis qui a beaucoup travaillé avec Particules B. Le talk-show a souvent reçu Patrick Artus, économiste de renom, sans préciser qu'il était membre du comité exécutif de l'établissement financier. Interrogé par nos confrères, David Pujadas a toujours réfuté tout mélange des genres et refusé toute forme de "ménages" : "On m'a proposé de boire un café ou de déjeuner de temps en temps avec des grands patrons ou des annonceurs, ce que j'accepte de faire. En aucun cas, il n'a été question ni de promotion externe ni de rémunération", expliquait-il dans Capital.
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