Nathalie Baye : "Ça m'a longtemps abîmée d'être maltraitée..."

Nathalie Baye revient sur nos écrans avec la comédie De vrais mensonges de Pierre Salvadori, en salles le 8 décembre, aux côtés d'Audrey Tautou et Sami Bouajila. À cette occasion, l'actrice a accordé un certain nombre d'entretiens, dont un paru jeudi dans Paris-Match et un autre publié samedi par le quotidien Le Figaro. La belle comédienne y revient sur son parcours, ses douleurs, ses amis, son enfance et bien sûr Laura, sa fille. Extraits.

Avant le cinéma, Nathalie Baye avait une première passion, la danse. À 14 ans, elle quitte l'école (avec l'approbation de ses parents), pour se consacrer entièrement à la danse. Une période douloureuse pour l'actrice : "La danse c'est l'école de l'humiliation. Je ne la pratique plus car quand on a été aussi loin que moi et qu'on se retrouve l'ombre de soi-même, ça fiche le bourdon. Ça m'a longtemps abîmée d'être maltraitée, avant de me construire. Après, les metteurs en scène difficiles m'ont paru des agneaux." Les metteurs en scène, Nathalie Baye va rencontrer et travailler avec les meilleurs, notamment François Truffaut et Maurice Pialat, dès le début de sa carrière.

La danse n'a pas été sa seule souffrance. Plus jeune, l'actrice souffrait de dyslexie et confie dans Paris Match : "Je confondais les "m" et les "n", les "b" et les "p". Un handicap qui ne l'a pas empêché de partir seule aux États-Unis à 17 ans en tant que jeune fille au pair pour intégrer une prestigieuse école de danse : "J'ai eu l'opportunité d'aller chez des amis à New York durant quelques semaines, le temps de trouver une famille au pair chez qui je pourrais m'installer afin de continuer mes études de danse dans une école très renommée.(...) Mes parents se sont fait traiter de fous."

Des parents peintres qu'elle décrit comme bohèmes, pas toujours stables, virevoltant d'un endroit à un autre : "Nous étions tout le temps dans le provisoire, nous déménagions tous les 2 ou 3 ans. Mes copains trouvaient ça génial. Moi, je rêvais d'une vie carrée, bien rangée, avec un père qui rentrait à la même heure tous les soirs." Et de conclure : "On a connu des moments assez raides avec mes parents. Il y avait toujours un copain pour leur louer un appatement pas cher. Mais on vivait dans du provisoire. Pour les enfants (elle a un frère cadet), ce n'est pas rassurant".

À l'affiche du film De vrais mensonges, l'ex-compagne de Johnny Hallyday revient dans le Figaro sur sa rencontre avec sa partenaire Audrey Tautou, rencontrée 11 ans plus tôt sur le tournage de Vénus beauté (institut) : "À l'époque, on n'avait pas eu le temps de se rapprocher. Là on s'est redécouvertes. On est toutes les deux des bûcheuses, perfectionnistes, instinctives."

Un trait de caractère qui qualifie le comportement de l'actrice de 62 ans, fidèle en amitié : "Quand j'aime les gens c'est pour toujours." Furtivement, elle revient sur la relation avec sa fille, Laura Smet et ses problèmes pour lesquelles elle éprouve de l'indulgence : "À 20 ans, on est encombré, tout nous angoisse. Je trouve que c'est un âge difficile, encore plus à notre époque. Nous n'avions pas de pseudo-amis sur Facebook, les filles dans les magazines sont des terreurs sexuelles. (...) J'ai beaucoup de tendresse pour cette génération."

Concernant sa fille, elle glisse ces quelques mots : "Elle avance, elle va mieux. Elle se construit. Elle a souffert d'être la fille de parents connus, de s'être fait chahuter dans la cour de récréation. (...) J'aime très fort ma fille. On a toujours été proches l'une de l'autre."

Retrouvez l'intégralité des interviews de Nathalie Baye dans Le Figaro du 4 décembre et Paris Match de cette semaine disponible en kiosques.