





Alors que la maison royale britannique prépare lentement une modernisation de ses usages tout en veillant à préserver ses traditions, le roi Charles III a récemment pris une décision qui retarde un passage de flambeau symbolique important : celui de la délégation des mandats royaux au prince William et à son épouse Kate Middleton. Ce samedi 17 mai 2025, on apprend que le souverain a choisi de repousser l’autorisation pour son fils et sa belle-fille d’exercer la tâche officielle d’émettre des mandats royaux, ces précieux sceaux d’approbation attribués à des entreprises qui fournissent des biens ou services à la famille royale.
Or, pour des raisons administratives et stratégiques encore floues, Charles, 75 ans, a décidé de suspendre ce transfert de prérogatives. Une décision qui soulève des interrogations, tant au sein des entreprises concernées qu’au cœur même des cercles monarchiques, d’autant plus que ce choix s’inscrit dans un contexte de santé fragile du souverain et de transition d’image pour la monarchie.
Les mandats royaux, tradition remontant à plusieurs siècles, sont bien plus que des certificats honorifiques : ils incarnent un label d’excellence qui peut transformer l’avenir commercial d’une entreprise. Environ 800 marques détiennent actuellement ce prestigieux agrément, qu’il s’agisse de tailleurs londoniens centenaires ou d’entreprises technologiques innovantes. Plusieurs sociétés, notamment situées au Pays de Galles où William et Kate concentrent une partie de leurs activités, espéraient voir ouvrir le dépôt de candidatures dans l’année. En vain. Sans l’autorisation du roi, aucune demande ne peut être traitée.
Le potentiel d’un mandat royal signé William et Kate n’a rien d’anecdotique. Kate, en particulier, incarne depuis plus d’une décennie une figure centrale de la mode britannique. Donner à la princesse de Galles le pouvoir officiel d’octroyer des mandats représenterait donc un avantage marketing décisif pour les marques. William, quant à lui, est attendu pour sa capacité à promouvoir les entreprises engagées dans la durabilité et l’innovation responsable — un choix stratégique qui collerait à la vision modernisatrice de la monarchie.
Accorder un mandat royal n’est pas un acte anodin. Il exige une implication directe des membres actifs de la famille royale. Charles a lui-même obtenu ce pouvoir en 1980 en tant que prince de Galles, tandis que Lady Diana n’y a jamais eu accès. Si le roi acceptait finalement de confier cette tâche à William et Kate, cela marquerait une première depuis plus d’un siècle pour une princesse de Galles.
Pourquoi, alors, Charles III retarde-t-il cette délégation ? Plusieurs hypothèses circulent. D’abord, un facteur logistique : le bureau du Lord Chamberlain, responsable de la gestion des mandats, est actuellement mobilisé pour mettre à jour les brevets attribués sous l’ère d’Elizabeth II et ceux délivrés par Charles lorsqu’il était prince de Galles. Ensuite, des raisons plus personnelles pourraient être en jeu. Le roi, en convalescence après l’annonce publique de son cancer en février 2024, reste très impliqué dans les affaires d’État et semble vouloir temporiser dans une période marquée par des remaniements institutionnels successifs. Pour l’instant, les entreprises qui espéraient bénéficier de cette bénédiction royale devront patienter. Aucun calendrier officiel n’a été annoncé, et seule une déclaration du souverain pourra rouvrir le processus.