Robe noire élégante, chignon serré, vernis brillant… Quand on croise Liouba Higelin, on est loin des clichés associés au rap comme le décrit Le Parisien ce samedi 30 août. "Je suis gentille, je me tiens droite, personne ne s'attend à ce que je rappe comme je le fais", confie-t-elle dans les colonnes du journal. À travers son deuxième prénom, qu’elle a choisi comme nom de scène, Liouba, qui signifie "amour" en russe, la petite-fille de Jacques Higelin revendique à la fois ses origines et son indépendance artistique.
Fille d’Arthur H. et petite-fille du légendaire Jacques Higelin, Liouba a grandi dans un univers entièrement rythmé par la musique. À 12 ans, cette dernière suivait déjà son père en tournée, dormant dans le bus comme une vraie professionnelle. Plus tard, elle monte sur scène avec lui et enregistre même un duo, Danser la nuit. Pourtant, si la musique lui semble inscrite dans les gènes, l'artiste insiste : "Je suis fière d’elle [ma famille], mais si je réussis, c’est par mon travail"
Depuis quelques mois, la jeune rappeuse s’impose doucement. Finaliste du programme Rappeuses en liberté, porté par l’université Paris-VIII et destiné à donner plus de visibilité aux minorités de genre dans le rap, elle multiplie les scènes. L’été dernier, la jeune femme assurait déjà la première partie de Gazo à La Courneuve, un tremplin majeur pour sa carrière.
Si Liouba Higelin compose aujourd’hui des textes proches de la trap, elle n’a pas toujours été tournée vers le rap. Petite, l'artiste écrivait déjà ses propres chansons et s’essayait à la guitare et au piano. À 13 ans, la rappeuse signe son premier texte, puis poste ses sons sur SoundCloud à 18 ans. "J’ai écrit mon premier texte de rap parce que j’étais énervée, et c’est comme ça que j’ai digéré mes émotions", explique-t-elle au Parisien.
Ses inspirations ? Little Simz, Princess Nokia ou encore Booba. Une palette qui traduit son envie de concilier puissance et sensibilité : "J’aime être puissante sans avoir à utiliser la force, comme une main de fer dans un gant de velours". Sa sœur Marcia, également chanteuse, confirme : "Elle est le parfait équilibre entre quelqu’un de fort et de très doux".
Engagée, Liouba Higelin veut aussi faire bouger les lignes d’un milieu où les femmes restent peu représentées : "On a peu d’artistes mainstream. Pourtant, tu ne vas pas écouter une femme juste parce que c’est une femme, tu vas écouter une artiste". Les remarques misogynes qu’elle reçoit sur ses vidéos ? Elle les balaie d’un revers de main : "Je m’en contrefiche", assure-t-elle à nos confrères.
Aujourd’hui installée au Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis, Liouba est déterminée. Quand elle n’écrit pas, elle enchaîne des missions dans l’événementiel, parfois dans des lieux prestigieux comme le Ritz. Mais son véritable objectif reste clair : vivre de sa musique. "C’est très gratifiant d’arriver à vivre de sa musique", confie-t-elle. Pour sa grande sœur Marcia Higelin, aucun doute : "Elle a cette soif de réussir et elle y croit. C’est presque un devoir d’apporter son art au monde quand on le fait avec le ventre et le cœur".
À 26 ans, Liouba Higelin s’impose comme une artiste à suivre. Forte de son héritage mais avant tout guidée par sa propre voix, elle s’affirme déjà comme l’une des révélations rap de sa génération.
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