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Young Adult : Les nouvelles comédies cyniques et amorales

Young Adult : Les nouvelles comédies cyniques et amorales
Par Geoffrey C.
14 photos
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Cannette de soda dans une main et chihuaha dans l'autre, Charlize Theron traverse Young Adult avec un beau sourire et une pointe de cynisme pour se moquer des bébés et "sauver" une vieille flamme de son mariage.

Bien entamée par le lobbyiste pourri de Thank You for Smoking (2005) et l'adolescente hors norme de Juno (2007), la veine amorale du réalisateur américain Jason Reitman trouve son apothéose avec l'héroïne de Young Adult, une trentenaire solitaire qui décide subitement de revenir dans sa petite ville natale pour reconquérir un homme marié. Et avec ce film génial, un pan entier de la comédie américaine désaxée se retrouve à nouveau exposé au grand public.

Anti-héros, anti-morale

Fini les héros chaleureux, droits et courageux, place aux loosers antipathiques, paumés et inbuvables. L'amoralité commence avec un personnage principal qui va à l'encontre des valeurs communément appréciées.

Parmi ces adorables êtres humains, le Père Noël interprété par Billy Bob Thornton dans Bad Santa (2003) est clairement incontournable. Alcoolique, braqueur et sans limites, il profite de la féérie de Noël pour braquer les magasins, suivi de près par un enfant obsèse, un nain bagarreur et une serveuse obsédée.

Une dizaine d'années auparavant, Meryl Streep et Goldie Hawn s'affrontaient à coups de pelle et de liftings dans La Mort vous va si bien (1992) de Robert Zemeckis. Menée par leur quête de l'éternelle jeunesse, leur haine réciproque et leur orgueil indestructible, les deux femmes étaient prêtes à tout pour détruire leur rivale et conserver leur beau sourire. Quitte à épuiser Bruce Willis, victime de leur hystérie.

Spécialisé dans l'humour borderline, Sacha Baron Cohen est devenu expert en matière de polémique contrôlée. Après Borat, leçons culturelles sur l'Amérique au profit glorieuse nation Kazakhstan (2006) et Brüno (2009), il sera prochainement de retour avec The Dictator, ou le voyage d'un tyran aux Etats-Unis, qui déambule dans les rues de New York et choque les citoyens.

 

Brouiller les cartes

Plus encore que renverser les valeurs, l'entreprise vise à brouiller les cartes et les signaux, jusqu'à ce que la fameuse "morale" du film ne devienne qu'un vaste questionnement auquel seul le spectateur pourra répondre.

Avant de décrocher une place aux Oscars avec Sideways (2004) et The Descendants (2011), le réalisateur Alexander Payne s'était illustré dans le cinéma indépendant avec quelques perles de cynisme. Dans Citizen Ruth (1996), il suivait une fille complètement paumée, sans domicile ni avenir, qui se retrouvait enceinte une énième fois après avoir laissé ses autres enfants à son frère. Forcée à avorter pour régler tous ses ennuis, elle se retrouvait au milieu d'une guerre entre pro-life et pro-choice. Alors que chaque camp se dispute les faveurs de la pauvre fille, le réalisateur s'amuse à ne jamais prendre parti - si ce n'est pour ranger tout le monde dans le même sac absurde.

Quelques années plus tard, Payne racontait dans L'Arriviste (1999) comment un professeur exemplaire perdait pied au contact d'une lycéenne studieuse. Un des premiers rôles marquants de Reese Witherspoon, particulièrement géniale en première de la classe tête à claques. Mais là encore, le réalisateur prend un plaisir pervers à brouiller les pistes, laissant à chacun le soin de décréter qui est le pire des personnages.

Plus tordu encore est Fausses Apparences (2003) de Neil LaBute, une comédie bien moins sentimentale qu'il n'y paraît, encore inédite en France. Tirée d'une pièce de théâtre, elle raconte les prémices de la romance entre l'intellectuelle Rachel Weisz et Paul Rudd, métamorphosé par amour pour elle. Une farce scellée par une chute violente et cruelle, qui vient tordre le cou à la comédie romantique américaine.


La nouvelle vague trash

L'Oscar du meilleur scénario décerné à Juno a prouvé aux studios américains que le trash - limité par quelques critères - et le succès n'étaient pas incompatibles. Les 467 millions de dollars encaissés par la beuverie de Very Bad Trip (2009) sont venus confirmer qu'ils étaient même intimement liés.

Le film phénomène avec Bradley Cooper raconte le périple de trois amis qui se réveillent après un enterrement de vie de garçon arrosé à Las Vegas et se lancent à la recherche du futur marié disparu. Un concept bête et fort, prétexte à une suite de scènes absurdes et décalées où se croisent un tigre, un bébé et Mike Tyson. Une dizaine d'années avant, Very Bad Things (1998) avec Cameron Diaz racontait une histoire semblable, probablement invendable vu son incroyable dose d'humour noir.

Depuis, le flambeau est passé aux femmes, visiblement surexcitées par l'opportunité de se débarrasser de leur attirail de blonde écervelée. En l'espace de quelques mois, Mes meilleures amies, Bad Teacher et Comment tuer son boss ? ont rencontré un beau succès, largement dominé par la comédie avec Kristen Wiig. Présentée comme la version féminine de Very Bad Trip, cet enterrement de vie de jeune fille cumule les scènes cultes et hautes en couleur : un battle de discours gênant, un essayage de robes nauséabond, un voyage en avion avorté et quelques autres merveilles ont dynamité la comédie féminine à Hollywood. À la même époque, les stars Cameron Diaz et Jennifer Aniston répondaient présentes à l'appel du trash avec deux rôles particulièrement déjantés.

Alors que le troisième et dernier épisode de Very Bad Trip vient d'être confirmé et que les suites de Comment tuer son boss ? et Mes meilleures amies sont discutées, les studios semblent déterminés à surfer sur cette machine à succès. De quoi rêver d'un monde où John Waters, réalisateur underground de Pink Flamingos (1994), Serial Mother (1994) et A Dirty Shame (2004), accède au haut de l'affiche.

Young Adult, en salles le 28 mars.

Geoffrey Crété

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