Tahar Rahim n’a jamais fait les choses à moitié. Pour Alpha, le nouveau long-métrage de Julia Ducournau en salles le 20 août prochain, ce dernier s’est lancé dans une transformation physique extrême. "J’avais perdu 15 ou 16 kg, j’étais déjà maigre, mais j’ai eu besoin d’aller plus loin", confie-t-il dans une interview accordée à L’Équipe. Au final, l’acteur a fondu de 22 kilos pour incarner un junky crédible à l’écran.
Un effort colossal qui, selon lui, demande la même discipline qu’un athlète : "Comme les sportifs de haut niveau, il y a le travail, l’abnégation, le tunnel… Ça passe forcément par une préparation physique." Cette rigueur ne s’applique pas seulement à la perte de poids : pour un autre rôle, il a repris 15 kilos de muscle, changeant encore une fois radicalement son apparence.
Cette implication totale dans son métier, l'acteur l’explique simplement : "Demande ou pas, vu le script, si je n’ai pas cette apparence physique j’abîme le film de l’intérieur. Et c’est foutu." Mais cette exigence se paie parfois cher. Entre les tournages, son corps encaisse. "Je me tape plein de tendinites", avoue-t-il à nos confrères. Pour le comédien de 44 ans, la clé d’une performance authentique passe d’abord par le corps. "C’est l’image du corps qui envoie la première impression. On se meut avec le corps, c’est lui qui impulse tout", explique-t-il. Son approche évoque la préparation mentale et physique d’un sportif : chaque geste, chaque posture est travaillé jusqu’à devenir naturel. "Si je n’ai pas le corps, je ne peux entrer dans la maison (du personnage)… Or, le but n’est pas de fabriquer mais de créer quelque chose", souligne-t-il dans L’Équipe.
Si le conjoint de Leïla Bekhti pousse parfois ses limites jusqu’à inquiéter ses proches, et les personnes avec qui il tourne comme Julia Ducournau : "Elle commençait à avoir peur. Je lui ai dit : “T’inquiète pas, j’ai un cardiologue, une nutritionniste-biologiste, et je fais attention.”". C’est parce qu’il voit son métier comme un véritable sport de combat : "Je compare mon métier à de la boxe… Quand tu es acteur, tu es tout seul avec ton personnage."
Originaire de Belfort, Tahar Rahim a grandi dans un environnement où le sport était central. Foot, boxe, escalade, puis natation (il a même été spécialisé dans le 50 m papillon) ont façonné son goût de l’effort et de la discipline. Mais c’est finalement le cinéma qui a capté toute son énergie, le menant d’Un prophète à Monsieur Aznavour, en passant par Le Serpent. Aujourd’hui, chaque rôle devient pour lui un défi physique autant qu’artistique.
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