Laurent Lafitte rempile dans le costume du maître de cérémonie ce mardi 13 mai 2025 à partir de 19h, neuf ans après avoir tenu ce rôle. L’ancien pensionnaire de la Comédie française qui a présenté les Molière en 2011 est donc rompu à l'exercice mais il regarde son premier festival de Cannes en tant qu'animateur avec un regard critique, comme il l'explique au Figaro. En 2016, il avait suscité un tollé avec une vanne à l'encontre de Woody Allen : Il s'était amusé du fait que le réalisateur de Manhattan tournait beaucoup en Europe ces dernières années : "Alors que vous n'êtes même pas condamné pour viol aux États-Unis." Un peu partout dans le monde, nombreux sont ceux qui ont vu là une attaque visant le réalisateur Roman Polanski, accusé de viol sur mineure en 1977 aux États-Unis. Il avait alors présenté ses excuses envers celles et ceux qu'il avait pu blesser par son discours. Comment perçoit-il aujourd'hui les choses ?
En revenant sur son expérience cannoise en 2016, Laurent Lafitte explique au Figaro : "Elle était contrastée. J’avais écrit une cérémonie assez fournie et elle a été résumée à ma vanne sur Woody Allen. Tout le monde m’est tombé dessus. C’était six mois avant #MeToo. Il est presque intéressant rétrospectivement de voir comment les choses ont évolué : à l’époque, faire de l’humour sur ce sujet ne passait pas ; neuf ans après, ce serait ne pas en faire qui ne passerait pas. J’ai subi cette pression."
Face au "scandale", Laurent Lafitte avait demandé pardon pour l'offense sur Twitter, aujourd'hui rebaptisé X, ce qu'il regrette avoir fait avec le recul : "J’étais en avance dans mon humour mais pas dans ma manière d’assumer, j’ai obéi aux codes. Je pensais que l’humour était un endroit de liberté, je le pense encore. J’aurais dû rester dans le 'never explain, never complain', vous en faites ce que vous voulez."
Une polémique qui ne l'a pourtant pas empêcher de revenir comme maître de cérémonie de la cérémonie d'ouverture mais aussi de clôture : "Il y a plus de coups à prendre en effet. Mais j’aime l’adrénaline, c’est comme un truc d’alpinisme. J’ai du mal à dire non quand les choses deviennent un pari, que c’est risqué. En plus, j’ai trois films présentés, ça va être intense !" On l'attend notamment dans La Femme la plus riche du monde, de Thierry Klifa, un film sur l’affaire Bettencourt présenté hors compétition à Cannes, dans lequel il joue un personnage inspiré de François-Marie Banier. Dans Madame Figaro, il confie : "Je connais très bien l’affaire Bettencourt, que j’ai beaucoup suivie, et j’ai adoré jouer ce personnage très théâtral, un peu over the top, comme Bernard Tapie (qu’il incarnait dans la série Netflix, NDLR). Sans compter le plaisir de retrouver Isabelle Huppert après Elle, de Paul Verhoeven."
© BestImage, Giancarlo Gorassini/Bestimage
Laurent Lafitte sera aussi sur le tapis rouge pour la projection en séances spéciales du nouveau film d’animation du réalisateur des Triplettes de Belleville (Sylvain Chomet), Marcel et Monsieur Pagnol. Enfin, l’acteur sera sur les marches de Cannes lors de la présentation à la Quinzaine des cinéastes de Classe moyenne, dernier film d’Antony Cordier présenté comme une satire sociale à l’italienne. Un programme riche et varié !
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