Albert de Monaco et le scandale Palmero : révélations sur le prince tiraillé entre ses affaires épineuses et les femmes de sa vie

La princesse Grace a apporté un glamour intemporel à Monaco. Depuis son règne durant lequel elle a accompagné Rainier III, considéré comme le prince bâtisseur, la principauté fait rêver aux quatre coins du monde et attire les plus grands noms. Les trois enfants du couple suscitent depuis tout autant d'intérêt et leur vie sentimentale a longtemps défrayé la chronique. Aujourd'hui, le petit mais riche état est mené par Albert II, un prince longtemps considéré comme timide mais aujourd'hui époux fier de Charlene, ancienne nageuse olympique sud-africaine avec qui il est devenu père des jumeaux Gabriella et Jacques, 9 ans.

Un souverain serein ? Les journalistes d'investigation Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont jeté un pavé dans la mare avec une enquête explosive pour Le Monde sur Claude Palmero, ancien administrateur des biens de la famille princière disgracié le 6 juin 2023 après plus de vingt ans de bons et loyaux services. Outre des montants vertigineux listés en détails dans plusieurs petits carnets par ce personnage qui dit tout connaître de ceux qui l'employaient, on y fait un état d'un prince très seul. Invités de l'émission Quelle Epoque ! sur France 2, ils ont aussi multiplié les interviews dans les médias pour expliquer leur démarche.

Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont signé des dossiers foisonnants sur trois présidents de la République, Nicolas Sarkozy,François Hollande et Emmanuel Macron. Ils sont sortis des frontières hexagonales en étudiant un état aussi petit qu'il est puissant, Monaco. Ils ont décidé de vérifier les fameux carnets de Claude Palmero, un homme très renseigné qui, en étant remercié par Albert de Monaco qui souhaitait faire un "grand ménage" sur son Rocher, est devenu une sorte de fil rouge pour plonger dans les entrailles de la Principauté à travers ses carnets dans lesquels il a tout noté pendant une vingtaine d'années.

Cette affaire très complexe ne met pas seulement en lumière des sommes d'argent impressionnantes en jeu, mais aussi la "solitude du prince", comme le souligne Nice-Matin qui a rencontré le duo d'enquêteurs du Monde. Gérard Davet a rebondi sur la question : "Ses soeurs [Caroline et Stéphanie] d'un côté, Charlene de l'autre, les mères de ses enfants illégitimes [Nicole Coste et Tamara Jean Rotolo, qui ont respectivement donné naissance à Alexandre et Jazmin Grace], ses amis, les businessmen, le prince est constamment au milieu de luttes d'influence et il doit arbitrer."

D'après l'enquête du Monde, l'influence de son ex-bras droit est contestée par ses soeurs qui lui trouvent trop de poids dans les décisions du Rocher, "outrées qu'un obscur comptable épie et contrôle leurs dépenses". Par ailleurs, ses anciennes liaisons sont très exigeantes sur ce que le prince doit à ses enfants naturels tandis que les dépenses de Charlene sont dans le viseur. Sans parler de tout ce qui concerne la succession d'Albert et le partage de l'héritage...

Une affaire médiatique qui succède à celle des dossiers du Rocher survenue en 2022 quand un mystérieux site Internet a divulgué des documents confidentiels mettant en cause des personnalités monégasques et révélant des luttes d'influence sur fond d'enjeux immobiliers énormes. Le prince Albert n'est pas resté muet face à cette enquête du Monde. Il souhaité dire sa vérité en transmettant sa parole par son avocat, Me Jean-Michel Darrois, et a répondu au nom de son épouse, de ses soeurs, et de ses neveux et nièces avec qui il veut toujours s'afficher soudé, contre vents et marées.

"Les prérogatives de Claude Palmero ne l'autorisaient pas à parler en mon nom, ce qu'il a fait de plus en plus régulièrement, refusant même, par moments, de relayer mes décisions. Ses devoirs lui imposaient une discrétion absolue, que ses déclarations publiques ont violée. Ils lui imposaient également une loyauté que les derniers propos inacceptables qu'il m'a tenus ont foulée aux pieds. En me séparant de M. Palmero, j'ai exercé le pouvoir de choisir l'administrateur des biens de mon choix. Les événements ont confirmé combien cette décision était la bonne", a expliqué le prince Albert II au Monde.

Albert II termine pas une conclusion lapidaire qui dit beaucoup de l'état de leurs relations après 22 années de collaboration : "Les attaques qu'il porte contre ma personne et contre l'Etat et ses institutions démontrent sa vraie nature et le peu de respect qu'il porte en réalité à la famille princière et à la principauté."

Retrouvez l'intégralité de l'enquête dans Le Monde.