Invitée dans la matinale de RTL par Marc-Olivier Fogiel, Lila Salet, ancienne actrice et ex-compagne du chef Jean Imbert, a livré un témoignage bouleversant. À 33 ans, devenue cheffe d’entreprise, elle a récemment déposé plainte contre le cuisinier, célèbre pour sa victoire dans Top Chef en 2012 et aujourd’hui à la tête de prestigieuses cuisines. Ses accusations concernent des faits de violences conjugales et de séquestration qui se seraient déroulés entre 2012 et 2013, alors qu’elle partageait la vie du chef pendant environ sept mois.
"Il faut comprendre une chose, c’est que moi, ça fait déjà plus de 12 ans que j’alerte sur cette personne", explique-t-elle d’une voix ferme. Elle raconte que sa relation avec Jean Imbert a marqué une rupture brutale dans sa vie : "J’ai l’impression de reprendre le fil de ma vie, que j’ai laissé en 2013, et j’ai le sentiment que la justice n’a pas pu être rendue. Tout simplement parce que quelqu’un, donc Jean Imbert, m’a empêchée de le faire. Il a usé de tout le spectre de la manipulation après ce premier dépôt de plainte en 2013."
"Il se confond en excuses, il vous explique qu’il vous aime, qu’il veut vous faire des enfants, que vous êtes la prunelle de ses yeux"
Selon son récit, la relation s’est très vite transformée en spirale d’emprise et de violences. "Son amour qui est extraordinairement grand, ses colères et ses frustrations le sont toutes autant", décrit-elle. Elle confie être revenue plusieurs fois vers lui, malgré les coups et les humiliations, tant ses excuses semblaient convaincantes : "Il se confond en excuses, il vous explique qu’il vous aime, qu’il veut vous faire des enfants, que vous êtes la prunelle de ses yeux. En fait, il s’est emporté, le pauvre homme, il ne se gère pas, il veut aller se faire soigner. Il me l’a même écrit noir sur blanc dans un texte."
Dans sa plainte, que la presse a pu consulter, elle évoque notamment des gifles répétées, un week-end à Florence où elle dit avoir été frappée, arrosée de champagne et retenue de force plusieurs heures dans une chambre d’hôtel - pourtant elle a publié sur son instagram des photos de "bonheur" sur ce week-end à Florence... ou encore des intrusions violentes à son domicile parisien. Elle décrit un climat de contrôle permanent, de jalousie maladive et de menaces de suicide si elle ne répondait pas à ses appels.
Sur RTL, elle revient aussi sur l’isolement qu’elle dit avoir subi : "J’ai été exclue de mes amis, j’ai commencé à travailler pour lui. Tous les matins, je devais me lever en même temps que lui et l’écouter parler de lui dans sa baignoire. Il ne supportait pas que j’aille seule ailleurs." Pour elle, il s’agissait bien d’un processus d’emprise qu’elle n’avait "pas su appréhender". À l’époque, elle avait déjà tenté d’alerter la justice : une plainte déposée en janvier 2013 avait finalement été retirée. Aujourd’hui, elle reconnaît avoir fait ce choix "pour ne pas nuire à sa carrière".
Douze ans plus tard, elle a décidé de revenir sur ces épisodes traumatiques en déposant une nouvelle plainte le 23 août dernier. "À la base je pensais même pas que l’enquête allait être ouverte. Je suis extrêmement surprise dans le bon sens. Et ça vient poser une question du temps de prescription, parce que six ans pour des faits de violence de ce type-là, je trouve ça très court", a-t-elle déclaré à Marc-Olivier Fogiel. En matière de violences conjugales, la prescription est effectivement de six ans. Mais pour des faits de séquestration, elle peut aller jusqu’à vingt ans. Ce détail juridique pourrait donc permettre à la justice d’examiner certains éléments du dossier, si il y a bien eu, juridiquement, séquestration. Le parquet de Versailles a ouvert une enquête pour violences sur conjoint d'après BFM.
Pour rappel, l’affaire survient alors que d’autres ex-compagnes du chef étoilé ont pris la parole ces derniers mois. Parmi elles, l’ancienne Miss France 2006, Alexandra Rosenfeld, a récemment révélé publiquement avoir été victime de violences de la part de Jean Imbert - après s'être confiée sous pseudo au magazine ELLE - évoquant notamment un nez fracturé. En avril dernier, quatre femmes avaient déjà témoigné anonymement dans la presse sur des comportements violents et des pressions psychologiques. Lila Salet dit vouloir, par sa démarche, soutenir ces autres victimes présumées : "Ma démarche peut soutenir celles des autres femmes ayant été victimes de cette personne."
Cependant les avocates de Jean Imbert ont démenti par communiqué, ce qui lui ai reproché et plus particulièrement concernant Alexandra Rosenfeld. Elles assurent être en possession de témoignages et de nombreux messages qui "feraient état des violences physiques et verbales répétées et de dénigrement" qu'elle-même exerçait sur la personne de Jean Imbert. Il avait assuré avoir agi en état de légitime défense et regretter "profondément les conséquences" pour Alexandra Rosenfeld.
Jean Imbert reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu’au jugement de cette affaire.
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