Michel Galabru, sa fille Emmanuelle : "Mon père m'appelait sa petite Mazarine"

Lors d'un émouvant entretien avec le magazine Paris Match, en kiosques cette semaine, Emmanuelle, seule fille de Michel Galabru - dont il vantait la grâce et la beauté -, a ouvert le jardin secret de son défunt papa, dont l'image un peu bourrue laissait rarement deviner les sentiments fulgurants qui l'animaient.

Une passion plus forte qu'eux

"Papa faisait partie de ces gens pudiques et misogynes pour lesquels se montrer amoureux, ouvrir son coeur et fendre la cuirasse est un aveu de faiblesse", confirme la jeune femme de 40 ans, comédienne comme lui. S'il montrait peu ses émotions, celui qui a reçu le César du meilleur acteur pour Le Juge et l'Assassin voua pourtant à la jeune Claude Etevenon, avocate au barreau de Paris puis juge d'instruction à Sens et Nanterre, "une passion à s'en rendre malade".

Mon père m'appelait sa petite Mazarine

Un amour d'autant plus fort qu'à l'époque, il leur est interdit. En effet, quand il rencontre la belle de vingt ans sa cadette lors d'un tournage sur la Côte d'Azur - elle accompagnait sa tante Micheline Dax et son amie Rosy Varte -, l'acteur révélé par la saga du Gendarme est encore marié à Anne Jacquot, sa première épouse, avec qui il a deux enfants. "Jean et Philippe, qu'il aimait", précise Emmanuelle. Ce qui n'empêche pas les deux amants de succomber à la tentation d'une "passion plus forte qu'eux" : "Pendant longtemps, plus de dix ans, ils se sont vus en cachette", souligne le fruit de cet amour. "Mon père m'appelait sa petite Mazarine", se souvient celle à qui son père faisait souvent faire l'école buissonnière.

Si leur liaison est longtemps restée secrète, Michel Galabru a bien fini par assumer son amour au grand jour, las de cette "double vie". "Il n'a obtenu le divorce que dix ans après pour rupture de vie commune, rajoute-t-elle. J'avais 16 ans quand ils ont voulu se marier pour clarifier leur situation et légitimer leur fille." Une union à la vie, à la mort pour l'acteur, qui a aimé à en crever.

Face à la maladie de sa seconde épouse, atteinte de la maladie de Parkinson, l'acteur, déjà très affecté par le décès de son frère Marc en octobre 2014, sombre dans le chagrin. "Lorsqu'elle a sérieusement décliné, il a commencé une dépression. Et lorsqu'elle est partie, en juillet dernier, il a lâché la rampe, avoue sa fille. Papa est parti le jour de l'anniversaire de maman, mais six mois après elle. Comme s'il lui faisait le cadeau de la rejoindre ce jour-là." C'est dans la mort que nos deux amoureux ont fini par se retrouver et repose désormais à jamaix en paix, unis pour l'éternité.

Retrouvez l'intégralité de l'interview d'Emmanuelle Galabru dans le magazine Paris Match, en kiosques cette semaine.

Coline Chavaroche