





23 août 2012. 10 h 20. Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine. Après des mois de lutte contre un terrible double cancer affectant son estomac et son péritoine, Jean-Luc Delarue poussait son dernier souffle. L’information, rapidement publiée sur Internet, soulevait une immense vague d’hommages sur la toile. "Comme un résumé du meilleur et du pire de la télévision. Il a représenté la toute-puissance de ces jeunes hommes – les animateurs-producteurs, encensés avant d’être décriés – que la loupe télévisuelle a porté au pinacle, déclarait Anne Sinclair au Huffington Post. La maladie a dévoré Jean-Luc Delarue. La télé, telle Cronos, n’y est pas pour rien, elle aussi dévore ses enfants."
Sur RTL, Evelyne Thomas évoquait "quelqu’un de brillant, de rapide, d’extrêmement intelligent". Jean-Luc Delarue était celui qui l’avait révélée à la télévision en produisant C’est mon choix. Elle disait de lui que c’était "quelqu’un qui avait du pif, de l’instinct, et oserais-je dire il en avait, il osait avec tout ce que ça pouvait comporter comme excès. Quand il avait une conviction, il allait à fond. Jean-Luc me disait : 'La télé, c’est comme une épouse, quelques fois, on la trompe avec des maîtresses, mais on finit toujours par revenir à la maison.'"

Des femmes, Jean-Luc Delarue en a côtoyées. Une seule lui donnera un fils : Elisabeth Bost. Journaliste, chroniqueuse, animatrice, le créateur de Ça se discute la découvrait dans Belle et Zen sur M6 en 2004 : coup de foudre. Entre eux, tout ira très vite. Jean, leur fils unique, naîtra en 2006. Trois ans avant que Jean-Luc Delarue ne quitte le foyer pour suivre les beaux yeux d’Inès Sastre, avec qui il officialise sa liaison en novembre 2009 en posant pour la couverture de Gala. Sous le choc, Elisabeth Bost se refuse à parler publiquement de l’affront. Elle retrouvera la parole publique, en 2013, un an après la disparition du père de son fils, dans les pages de Paris Match.
Alors en plein combat successoral, l’ex-collègue de Roselyne Bachelot et Laurence Ferrari révélait l’enfer que traversait son fils depuis la disparition de son père. "Jean vient d’avoir 7 ans, il sait donc lire, soulignait Elisabeth Bost. Autour de lui, les enfants répètent, sans filtre, ce que racontent les “grands”. Un après-midi, il est rentré très triste du parc : On me dit que ma maman est méchante. C’est difficile pour un petit garçon de se construire sans père, mais si, en plus, on attaque sa mère, cela devient impossible."
La priorité d'Elisabeth Bost était – avant toute chose – de protéger son fils. "Depuis l’annonce du décès de Jean-Luc, j’ai fait fi de tout ce que l’on a propagé à mon sujet, parce que Jean avait besoin de toute mon attention, ajoutait la mère louve à l'hebdomadaire. Il n’était pas question de perdre mon temps à répondre aux calomnies, ou de contribuer à ce cirque médiatique indigne. Je pensais que cela allait se calmer, mais puisque cela recommence et atteint mon fils au moment où il retrouve un équilibre fragile, j’ai décidé de prendre la parole. Pour la première fois et, je l’espère, la dernière. Claude Berri disait : 'Quand on te crache à la gueule, il ne faut pas dire qu’il pleut.'"

La succession de Jean-Luc Delarue a longtemps fait la une de la presse nationale après la disparition de l'animateur-producteur. En 2010, la jeune mannequin algérienne Anissa Khelifi entrait dans sa vie, à la surprise de tous. Deux ans plus tard, alors que Jean-Luc Delarue était déjà très malade, le couple se disait un grand "OUI" à Bell-Île-en-mer. Trois mois après les noces, Jean-Luc Delarue s'éteignait, laissant sa jeune épouse seule face à une Elisabeth Bost qui n'hésitait pas à réclamer juridiquement l'annulation du mariage pour qu'Anissa n'hérite pas de la moitié de la fortune de l'animateur, comme la loi l'impose. Une façon de privilégier Jean dans la ligne successoral. Une demande pour laquelle Elisabeth Bost n'obtiendra pas gain de cause...
Ne souhaitant pas s’attarder dans Paris Match sur ce qu’il se passait - à l’époque - concernant l’héritage de Jean-Luc Delarue (qui avait également nommé comme mandataire testamentaire, en charge de son fils, son ex-attaché de presse Arnaud Gauchy et non la maman), Elisabeth Bost appelait au calme pour elle et pour le bien-être très fragile de son petit garçon (qui n’avait que 6 ans quand son père s’éteignait). "Cette épreuve est douloureuse pour tous. Mais le plus violent, c’est de voir son fils affronter des moments si difficiles. On a un seul papa, concluait-elle. J’aimerais que les gens qui font de grandes déclarations pensent avant tout à Jean et à son avenir. C’est à Jean qu’ils devront, un jour, rendre des comptes. Désormais, il faudrait que l’on se taise afin de le laisser grandir paisiblement."
Des projecteurs, Elisabeth Bost prendra congé quelques temps. Après le succès du Grand 8 sur C8 et celui – plus mitigé – de Punchline les dimanches sur cette même chaîne, on ne la verra plus apparaître physiquement devant la caméra. Une occasion d’assurer à Jean une enfance plus protégée. Elle s’adonnera alors à un autre de ses grands rêves professionnels : le documentaire. En 2019, son nom réapparaît au générique de Destins d’orphelins, un 70 minutes qu’elle réalise et dans lequel elle suit des enfants ayant perdu leurs parents. En 2021, c’est en tant qu’autrice qu’Elisabeth Bost revient sur le devant de la scène en signant Grandir avec l’absence, un ouvrage sur le même thème.

Rencontrée à l’occasion de la sortie de ce livre par les journalistes de Télé Loisirs, Elisabeth Bost n’échappait pas à la question sur un probable retour à l’antenne après tant d’années d’absence. L’ex-chroniqueuse du Grand 8 révélait alors n’avoir jamais vraiment quitté le petit écran et déclarait : "Je travaille quasi à temps plein sur l’écriture des scénarios de Demain nous appartient. J’adore ce travail d’équipe, et j’apprécie d’être moins exposée. Pour l’instant, même si j’avais adoré travailler sur Le Grand 8, la télévision ne fait pas partie de mes projets." Représentée par l’agence TimeArt, la maman de Jean Delarue-Bost est effectivement qualifiée d’"auteur télévision" sur DNA et apparaît sur les fiches techniques de la saga TF1 dans les crédits scénario et adaptation. Une façon comme une autre de rester en quotidienne à l’antenne mais dans l’ombre maintenant…