Adriana Karembeu ne s’en est jamais cachée : sa beauté lui a ouvert des portes insoupçonnées. Celle qui est née le 17 septembre 1971 à Brezno, en Slovaquie centrale, d’un père ingénieur et d’une mère médecin-nutritionniste, se rêvait d’ailleurs ophtalmologiste lors de son passage sur les bancs de la faculté de Prague plutôt que reine des podiums.
Il aura suffi du regard charmé d’un chasseur de têtes d’une agence de mannequins pour souffler à la jeune et jolie étudiante l’idée de tout plaquer. La suite est connue : Adriana Karembeu abandonne ses plans de blouse blanche, rejoint la France déterminée mais sans un sou en poche, passe des castings… et devient l’une des top-models les plus populaires des années 1990 et 2000.
© Abaca Press, Alamy/Abaca
Ce qui fait sa différence ? Des jambes mesurant 1,24 mètre ! Parmi les plus longues du milieu de la mode, selon le livre Guinness des records 2011. De quoi capter l’attention de l’agence Elite et de prestigieuses maisons de couture, comme Yves Saint Laurent, Thierry Mugler et Karl Lagerfeld. La sculpturale slave est alors photographiée aux quatre coins du globe et défile pour les plus grands. Elle signe dans la foulée un contrat d’égérie avec la marque de lingerie Wonderbra.
Souvent questionnée sur son rapport au corps, Adriana Karembeu reconnaît sa chance d’être née "belle". "Grâce à ma beauté j’ai eu une telle vie ! Quelque part c’est comme si j’avais un don (…) c’est magnifique d’avoir une beauté physique, ça n’a jamais été un poids pour moi. N’importe quel compliment que je reçois, je le chéri", a-t-elle confiée au média Mesdames.
A l’instar d’un sportif de haut niveau qui apprend à se réinventer en fin de carrière, Adriana Karembeu a dû se construire une deuxième partie de vie professionnelle en gagnant de l’âge. Et pour l’ex-femme du footballeur Christian Karembeu -champion du monde avec l’équipe des Bleus en 1998- le choix s’est fait de naviguer à vue. "Je n’ai jamais eu de plan de carrière. Je me suis construite par rapport à des challenges, des défis, des surprises. J’apprends tous les jours. C’est ça, mon travail" expliquait-elle dans le podcast Pause de l’entrepreneur Alexandre Mars.
Ainsi, Adriana Karembeu se saisit sans calcul de chaque opportunité qui lui est offerte. Elle se mue en actrice, en tournant pour le cinéma, dans Astérix aux Jeux Olympiques en 2008, et pour la télé, dans le téléfilm Adriana et moi en 2007. Sa reconversion continue ensuite sur le petit écran, où les Français ont notamment pu la voir former un duo d’animateurs complices avec le docteur Michel Cymes dans les émissions Les pouvoirs extraordinaires du corps humain.
Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Adriana Karembeu avouait à Madame Figaro en 2022 la vision de la réussite qui lui a été inculquée : "J'ai été élevée par des femmes qui n'ont cessé de me rappeler que le travail et l'indépendance financière étaient la clé de la liberté."
C'est ainsi qu'au début des années 2000, elle s’est associée avec l’entrepreneur Alain Legout pour fonder Adriana Karembeu Diffusion (AKD), une société de produits cosmétiques à base de silicium organique, pour le visage et le corps, et de gestion de spas d’hôtels.
Vice-présidente d’AKD, Adriana Karembeu revêt un nouveau costume de femme d'affaires avec classe et assure "élaborer des produits, tester, valider", assister à chaque réunion et se rendre aux bureaux de Fontenay-sous-Bois comme n’importe quel salarié.
Ce projet pour lequel elle a investi près de 3 millions d'euros avec Alain Legout, d'après le site d'actualité économique Challenges, Adriana Karembeu l’a porté jusqu’à la Bourse de Paris. En 2011, la société AKD été introduite sur le marché libre à Paris devant une foule de journalistes.
© Abaca Press, Wyters Alban/ABACA
Malheureusement, tous ces efforts ont été vains. Le magazine Franchise révèle que les actionnaires d'AKD "n'ont pas reçu de dividendes lors des trois derniers exercices et la société, déficitaire depuis ses débuts, présentait un résultat négatif de 320 000 euros en 2011 pour 1,7 million de chiffre d'affaires". Les spas franchisés ont tour à tour mis la clef sous la porte : le Spa Adriana Karembeu dans le quartier Invalides à Paris, celui situé à la Rochelle ou encore celui de Deauville en Normandie.
En mars 2012, la société s'est rendue au Salon Franchise Expo Paris pour trouver de nouveaux candidats à la franchise. Mais "le développement espéré n'a, semble-t-il, pas été atteint", toujours selon Franchise magazine. Des difficultés financières qui ont conduit la société à être placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce des Hauts-de-Seine en 2013.
Deux ans plus tard, en 2015, AKD a été déclarée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Créteil. La liquidation judiciaire entraînant l'arrêt immédiat de l'activité de la société, pour Adriana Karembeu c’est la douche froide et une aventure qui s’arrête.
Pour autant, Adriana Karembeu ne se laisse pas décourager par cet échec commercial et inaugure en 2019 un nouveau projet avec celui qui est aujourd’hui son ex-mari, Aram Ohanian : une maison d’hôtes 5 étoiles nichée dans la Palmeraie de Marrakech.
Baptisé le Palais Ronsard, ce lieu d’exception est décrit comme "un havre de sérénité composé de vingt-sept chambres, chacune étant une résidence privée à part entière" sur le site officiel. Deux restaurants et un spa viennent compléter cet établissement Relais & Châteaux dont les tarifs oscillent entre 405 et 1130 euros par nuit pour une chambre.
Adriana Karembeu vit désormais entre Monaco, où elle possède une villa, Paris pour ses diverses missions artistiques, et Marrakech. Cet hôtel marocain qu’elle gère avec le père de sa fille unique, Nina, est son refuge familial. Sa petite de 7 ans, née grâce à une FIV en 2018, est d’ailleurs scolarisée à l’école américaine de Marrakech.
Devenue maman sur le tard, à 46 ans, Adriana Karembeu savoure chacun des rôles que la vie lui permet d’endosser. "Les choses qui me font peur m’attirent" a-t-elle laissé échapper lors du podcast Pause. Ce qu’elle aime par-dessus tout c’est apprendre, que ce soit comment maîtriser l’art du crochet le week-end ou bien pérenniser des idées de business la semaine. Et depuis plusieurs mois, cette vie aux multiples opportunités, Adriana Karembeu la partage avec un homme qui a lui aussi plusieurs casquettes : Marc Lavoine.
Parmi ses dernières casquettes : celle d’autrice, avec le livre Libre paru aux éditions Leduc, et celle de présentatrice du concours Top Model International sur TV Monaco avec Adil Rami. Fidèle ambassadrice de la Croix-Rouge depuis 2000, Adriana Karembeu démontre au public qu’elle a bien le cerveau, le cœur et les jambes… et surtout, une soif de se renouveler à toutes épreuves.
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