Une victoire à Wimbledon en 2013, une finale en 2007 face à Serena Williams, huit titres WTA en simple, dont Eastbourne et Osaka en 2011, un rôle clé au sein de l’Équipe de France en Fed Cup... S'il y a une joueuse qui a marqué le tennis français, du milieu des années 2000 au milieu des années 2010, c'est bien Marion Bartoli. En 2012, au sommet de sa carrière, elle est parvenue à se hisser au 7ème rang mondial, faisant d'elle l'une des joueuses les plus marquantes du circuit. Mais ce succès cachait un combat que l'athlète menait dans l'ombre : dans Keto Queen : La santé retrouvée, ma plus grande victoire hors des courts, paru le 3 octobre 2024 aux éditions Thierry Souccar, l'ancienne sportive avait raconté ses luttes contre des troubles du comportement alimentaire, et sa découverte de l'alimentation cétogène, qui repose sur un régime avec très peu de glucides, compensé par un renfort de lipides. Dans une interview qu'elle a accordée au Crayon, Marion Bartoli s'insurge contre le culte de la maigreur, qui est encore trop souvent véhiculé dans notre société, selon elle.
Dans cet entretien, l'ancienne joueuse de tennis déplore que les corps maigres soient à nouveau trop souvent montrés comme une normalité, de nos jours. "Je pense que malheureusement, comme on est revenu quand même sur la trend un peu skinny, je pense qu'on est quand même revenu à nouveau dans 'Il faut que je fasse attention à ce que je mange, il faut que j'ai une certaine taille, il faut qu'avant l'été, je fasse le régime draconien parce qu'il faut que je sois en bikini, parfaite, sur la plage', etc.", regrette Marion Bartoli, auprès du Crayon. Mais pour l'ancienne tenniswoman, âgée de 40 ans, cette recherche du corps parfait est "extrêmement" destructrice. "Vous finissez par ne plus avoir de vie du tout, et être en fait complètement isolé", poursuit celle qui a, malheureusement, souvent été pointée du doigt pour ses variations de poids, au cours de sa carrière sur les courts de tennis.
Ca pose beaucoup de problèmes, notamment chez les 12-18 ans
Marion Bartoli déplore notamment que la maigreur soit la norme, dans le milieu de la mode, et que les mannequins soient soumises à des régimes drastiques. "Je regardais un reportage encore récemment, qui a été fait par une télé française, qui suivait un mannequin américain sur la Fashion Week de Paris, raconte-t-elle. On lui demandait d'être squelettique, mais on lui demandait aussi d'avoir de l'énergie quand elle faisait ses shootings. Et elle se faisait engueuler par l'agent, parce qu'elle n'avait pas assez d'énergie ! Comment vous voulez avoir de l'énergie si vous mangez 300 calories dans une journée ?" Selon les recommandations du Vidal, l'ouvrage médical de référence en France, un homme doit consommer, en moyenne, 2.400 à 2.600 calories par jour, et une femme 1.800 à 2.200 calories. Pour l'ancienne joueuse de tennis, "ce n'est pas possible d'avoir de l'énergie, alors que vous êtes déjà un squelette". Et malheureusement, assure-t-elle, "beaucoup de jeunes filles s'identifient à cette trend de plus en plus maigre, de plus en plus mince, de plus en plus à taille étroite". "Comme elles sont très influençables, ça pose beaucoup de problèmes, surtout chez les 12-18 ans", poursuit Marion Bartoli, maman d'une petite Kamilya, née en 2020.
Le 4 octobre 2024, sur le plateau de France Info, Marion Bartoli avait évoqué les troubles dont elle avait souffert, à l'occasion de la sortie de son ouvrage. "J'ai eu pendant toute ma carrière de joueuse des problèmes avec mon alimentation, notamment pour contrôler ma ligne, garder un poids de forme", avait expliqué l'ancienne sportive dans le 18h/20h. Marion Bartoli avait parlé de son anorexie, et de sa "perte de poids dramatique", après avoir pris sa retraite de joueuse de tennis. "Une épreuve psychologique très importante à gérer", qui serait née, avait-elle indiqué sur France Info, d'une relation toxique. La joueuse aurait ensuite pris "40 kilos en neuf mois", une fois qu'elle est sortie de cette période compliquée.
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